Drogues, alcool, anxiolytiques… Ce que les étudiants en médecine prennent pour tenir le coup

29/08/2018 Par Aveline Marques

Une étude menée dans les facs de médecine françaises montre l'ampleur des comportements à risque adoptés par les carabins, soumis à de fortes pressions.

Près de 11.000 étudiants de moins de 22 ans ont accepté de répondre au questionnaire des chercheurs de la fac d'Aix-Marseille, diffusé dans 35 facs de médecine durant l'année scolaire 2016-2017. Neuf étudiants sur dix étaient des femmes. "Une proportion un peu déséquilibrée mais qui montre bien la féminisation de la profession", selon le Dr Guillaume Fond, psychiatre et auteur principal de l’étude.  

  Les résultats, publiés sur le site du Journal of Affective Disorders le mois dernier, sont édifiants : 4 étudiants sur dix, et 3 étudiantes sur 10, ont une consommation problématique d'alcool. Les jeunes hommes sont par ailleurs deux fois plus nombreux que les jeunes femmes à consommer des substances psychoactives : ecstasy (19%), cocaïne (11.5%) ou encore champignons hallucinogènes (11%). L'étude révèle également que les étudiantes font 1.5 fois plus souvent l'objet d'un suivi psychiatrique ou psychologique que leurs camarades masculins, et consomme un peu plus d'anxiolytiques. "On constate que les hommes se tournent vers des produits non pharmacologiques alors que les femmes se font plus suivre. C’est certes une meilleure hygiène de vie, mais la souffrance est bien présente des deux côtés" pour le Dr Fond. La consommation de substances n'est pas seulement récréative, souligne le psychiatre. "Les étudiants cherchent à la fois à diminuer leur angoisse et leur stress avant les examens, mais aussi à tenir le rythme des gardes à l’hôpital. Cela vient d’un désir de performance", explique le médecin, qui met en garde les étudiants contre les effets pervers : contre-performance, addictions et dépression. Pour le psychiatre, rien d'étonnant à ce que les médecins soient particulièrement touchés par le burn-out. "L’origine du problème apparaît dès les études de médecine", souligne-t-il, déplorant  l'absence de prévention et de prise en charge psychologique des carabins. [avec sante.lefigaro.fr]

Faut-il mettre fin à la possibilité pour un médecin retraité de prescrire pour lui-même ou pour ses proches ?

Albert Dezetter

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