Un ex-chef de service condamné pour avoir dénoncé les dysfonctionnements de son hôpital

30/10/2018 Par Fanny Napolier
Un ex-chef de service du CHU de Besançon, le Pr Philippe Humbert, a été condamné pour diffamation envers l'établissement. Il avait dénoncé des dysfonctionnements.

Le tribunal correctionnel a condamné le Pr Philippe Humbert à 8 000€ d'amende, dont 4 000€ avec sursis, pour avoir "porté atteinte à l'honneur et à la considération" du CHU Minjoz de Besançon. Il devra aussi verser 2 000€ à l'hôpital pour préjudice moral. Le médecin a fait appel. C'est une étape importante dans le conflit ouvert qui oppose depuis plusieurs années le Pr Philippe Humbert à la direction du CHRU de Besançon. En 2015, il avait démissionné de son poste de chef de service et se posait en lancer d'alerte. Il dénonçait notamment la prescription excessive de chimiothérapies, plus rémunératrices pour l'hôpital, au détriment d'autres soins. En avril dernier, il avait réitéré ses accusations dans le livre des Prs Halimi et Marescaux Hôpitaux en détresse, patients en danger. Le CHU avait annoncé en septembre 2017 qu'il porterait plainte contre le médecin. "Ca suffit", avait déclaré lors d'une conférence de presse Chantal Carroger, la directrice générale de l'hôpital de Besançon. "Le CHRU ne mérite pas qu'on le traîne dans la boue". "63 dossiers signalés ont été examinés et nous n'avons trouvé aucun défaut de prise en charge", avait précisé Samuel Limat, président de la commission médicale de l'établissement.

En 2016, une enquête de l'ARS avait déclaré infondées les accusations du Pr Humbert. Lors de l'audience du 27 septembre, le Pr Humbert avait maintenu ses accusations, ajoutant que des décès auraient pu être évités. Le tribunal lui a donné tort. "La justice vient dire que le Pr Humbert n’a jamais été un lanceur d’alerte mais un manipulateur qui a voulu se couvrir face aux plaintes de harcèlement contre lui d’internes qu‘il avait la charge de former", a souligné Me Renaud Le Gunehec, avocat du CHRU. Le professeur Humbert a par ailleurs été condamné par la chambre régionale de l'Ordre des médecins à une interdiction d'exercer pendant un an, dont six mois de sursis. Il avait fait appel de cette sanction. [Avec Franceinfo.fr]

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