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"Désolé, il est décédé. Excusez-moi, je dois continuer"

Le soir du 14 juillet 2016 à Nice, Benoît*, médecin urgentiste, attendait sa femme devant l'hôpital Lenval en compagnie de ses deux enfants. En 2'30, un camion lancé à pleine vitesse sur la Promenade des Anglais a bouleversé leur vie. Dans un "livre-mémoire", Soigner – Nice, 14 juillet 2016, (Ed. First) l'écrivain et urgentiste niçois Marc Magro rend hommage à ces collègues qui ont secouru les victimes de l'attentat. La cinquantaine de témoignages intimes qu'il a recueillis laisse entrevoir l'horreur, mais aussi et surtout l'humanité. Extrait.

 

A lire - L'interview de l'auteur : Attentat de Nice : des soignants racontent ce qu'ils n'ont jamais dit

Demain, retrouvez le témoignage bouleversant de Thomas, pompier volontaire

 

"Pour moi, être médecin ne se réduit pas à un travail, explique Benoît, urgentiste. Ça fait partie de ma personnalité, de mon caractère. L’un déteint sur l’autre. Comment dire… J’aime mon métier autant que mes patients. Il y a de belles rencontres, des moments de vie parfois tendus qu’on nous livre comme ça et qu’on peut partager autant dans l’émotion que dans les rires. Avec l’expérience, j’ai pris de l’assurance, mais j’ai toujours envie de faire au mieux."

Présent dès le début du drame, Benoît interviendra en civil, d’abord sur les premières victimes percutées par le camion à hauteur du quartier Magnan. Ensuite au PMA [poste médical avancé, NDLR] après avoir traversé la Promenade à pied et travaillé en « mode tri » sur les larges trottoirs couverts de blessés et de morts.

"J’ai été terriblement éprouvé par l’horreur et stressé devant l’ampleur du travail. Même si aujourd’hui j’ai de cette Promenade l’image d’un immense linceul, j’aurais mal vécu d’être ailleurs ce soir-là. J’ai pu me rendre utile rapidement, faire de mon mieux. C’est cela que je garde d’abord à l’esprit."

Après une journée de repos en famille : pique-nique à la plage, paddle dans la rade de Villefranche, pause feu d’artifice sur la Basse Corniche, Benoît fait un détour à l’hôpital Lenval.

"Mon épouse, médecin elle aussi, voulait récupérer, pour sa journée du lendemain, un sac de premier secours à la maison médicale, située à l’entrée de l’hôpital. Nous y sommes donc allés, en prenant une rue parallèle à la Prom’.

À peu près au même moment, le camion...

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