Troubles du neurodéveloppement : une systématisation du dépistage

15/11/2023 Par Marielle Ammouche
Neurologie Pédiatrie
Emmanuel Macron a dévoilé ce mardi 14 novembre, lors d’une visite à la Maison de l’autisme à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), la nouvelle stratégie 2023-2027 du Gouvernement sur les troubles du neurodéveloppement (TND). Celle-ci arrive dans la continuité du plan 2018-2022, mais élargit et amplifie son action. Ainsi, elle recouvre à la fois les troubles du spectre de l'autisme (TSA), mais aussi ceux du développement intellectuel (TDI), du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), et les troubles dys. 

 

Ce nouveau plan, qui comprend 81 mesures autour de six engagements, est d’autant plus important que ces troubles sont en augmentation, avec en particulier une hausse de la prévalence de l’autisme et du TDAH depuis une vingtaine d’années, sans que les les raisons en soient réellement connues. Dans ce contexte, la recherche est fondamentale, et constitue un des axes forts du nouveau plan. Le texte prévoit ainsi d'"investir massivement dans la production de connaissances pour améliorer la qualité de vie des enfants et des adultes". Cela passe par un renforcement des centres d’excellence consacrés à la recherche sur les TND, la mise en œuvre de la cohorte Marianne sur les facteurs de risque, la création d’un institut hospitalo-universitaire sur le cerveau de l’enfant, et l’inscription prioritaire des TND de l’adulte dans le programme de recherche Propsy. 

Autre mesure phare, une amélioration du repérage qui doit être plus précoce et systématique pour les enfants de 0 à 6 ans. A cet effet, un livret de repérage des signes de développement inhabituel de l’enfant sera intégré au carnet de santé papier et numérique, et devra être effectué à chaque examen médical obligatoire. Et des questions clés du livret seront intégrées dans les bilans de santé en école maternelle. Un effort sera aussi fait sur l’information que ce soit auprès des parents, que des professionnels de santé, concernant les facteurs de risque de TND (prématurité, poids de naissance, antécédents familiaux, toxiques…).  

Les plateformes de coordination et d'orientation (PCO) continueront à être déployées pour les enfants de 7 à 12 ans ; et il y aura "un renfort des services experts des différents troubles pour mettre fin à l’errance diagnostique au-delà de 12 ans et déclencher les interventions les plus adéquates dès que possible". 

L’accompagnement est un autre axe majeur : formation des parents, des professionnels, accès prioritaire en crèches…  La création de dispositifs scolaires sera poursuivie avec 380 dispositifs supplémentaires (unités d’enseignement en maternelle autisme (UEMA), unités d’enseignement élémentaire autisme (UEEA), dispositifs d’autorégulation (DAR), etc.) qui viendront compléter les 410 créés depuis 2018 ; auxquels on peut ajouter 101 professeurs ressources supplémentaires. Par ailleurs, l’accès à l’enseignement supérieur sera facilité pour permettre aux étudiants de poursuivre leurs études dans les meilleures conditions. 

Enfin, il s’agit aussi de mieux accompagner les adolescents et adultes (soutien par la pair-aidance, meilleure autonomie, accès à l’emploi, prévention du suicide…), et de faciliter la vie des personnes, des familles et faire connaitre les TND dans la société. 

Ce nouveau plan est doté d’un budget de 680 millions d’euros de moyens nouveaux pour la période 2023-2027. Il est le fruit d’un important travail collectif, ayant mobilisé l’ensemble des associations, professionnels, et institutions concernées par ce domaine. En outre, il a fait l’objet d’une importante consultation citoyenne qui a enregistré 96 000 votes et 10 000 contributions en un mois, du 26 avril au 24 mai 2023. "Les mesures proposées ont obtenu l’adhésion de la quasi-totalité des répondants (91%). Ces contributions ont également permis d'amender et d'enrichir les mesures de la stratégie", précise le ministère des Solidarités et de la Famille. 

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Claire FAUCHERY

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Augmenter le numerus clausus des orthophonistes pour réduire les délais d’attente, valoriser leur expertise et leurs interventions, favoriser leur recrutement dans les structures dédiées en proposant des salaires décents et alignés sur leur niveau d’études Bac+5…
 
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