Les punaises de lit responsables de 72 000 consultations par an chez le généraliste

29/07/2020 Par A.M.
Santé publique
Très répandues avant la Seconde Guerre mondiale, les punaises de lit avaient presque disparu. Depuis les années 1990, elles sont en recrudescence dans le monde du fait de l'essor des voyages et de l'interdiction des insecticides dangereux. En France, le taux d'incidence a atteint 109 consultations pour 100 000 habitants selon une étude du réseau Sentinelles.  

Hôtels, trains, bateaux, dortoirs et même hôpitaux… les punaises de lit sont partout et empoisonnent la vie des Français. En témoignent les résultats de l'étude PULI, menée par le réseau Sentinelles (Inserm-Sorbonne université) à la demande de la direction générale de la Santé (DGS). 

Il s’agit d’une étude observationnelle prospective menée entre le 11 mars 2019 et le 12 avril 2020 à laquelle 214 médecins généralistes libéraux du réseau Sentinelles ont participé. L’incidence annuelle des consultations en lien avec les punaises de lit en médecine générale a été estimée à 71 925 sur la période, soit un taux d’incidence annuel de 109 consultations pour 100 000 habitants. « Les régions métropolitaines sont différemment touchées : l’incidence est la plus élevée en Auvergne-Rhône-Alpes et PACA (respectivement 216 et 145 consultations pour 100.000 habitants) et la plus basse en Pays de la Loire et Bourgogne-Franche-Comté (19 et 33 consultations pour 100.000 habitants) », commente la DGS. 

Des lésions cutanées étaient retrouvées dans la quasi‐totalité des 191 cas décrits par les médecins : papules (82%), lésions de grattages (67%) et macules (39%). Les membres supérieurs étaient le plus souvent touchés (75% des cas), la tête et le cou n’étaient atteints que chez un tiers des patients. Sur le plan psychologique, une insomnie liée à l’infestation était retrouvée dans 39% des cas et 27% des patients présentaient des signes de détresse psychologique au cours des 4 dernières semaines. Les punaises de lit avaient entrainé une dégradation de l’état de santé psychologique chez 15% des patients. 

A l’issue de la consultation, une prise en charge médicamenteuse était très fréquemment proposée (91% des cas). Les principaux médicaments prescrits étaient des antihistaminiques (84%), des antiseptiques (40%) et des corticoïdes locaux (38%). Des médicaments psychotropes (anxiolytiques et/ou hypnotiques) ont   été prescrits chez seulement 3 patients. Enfin, seuls 4 patients (2%) ont bénéficié d’un arrêt de travail à l’issue de la consultation. 

Les lésions sont spontanément résolutives en une à trois semaines, rappellent les chercheurs. Des dermocorticoïdes peuvent être prescrits pour diminuer l’inflammation locale, ainsi que des antihistaminiques pour diminuer le prurit. En cas de surinfection, des soins locaux peuvent être nécessaires. "Cependant aucune étude ne permet de valider ces traitements." "Bien que les punaises de lit puissent transporter jusqu’à 45 pathogènes, il n’y a actuellement aucune preuve qu’elles puissent être vecteurs de maladies infectieuses chez l’être humain", ajoutent les chercheurs. 

Les moyens de lutte contre l'infestation étant jugés inefficaces par les patients, la DGS indique qu'elle va "saisir l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) afin que celle-ci actualise les recommandations quant aux méthodes efficaces et durables de lutte contre les punaises de lit". 

Le Gouvernement a lancé en février une campagne d'information, avec un numéro (0.806.706.806) et un site dédiés. 

Sources : Sentiweb.fr et AFP  

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