Elle fait un AVC, le médecin lui assure que "ça ira mieux demain" : le Samu condamné

25/08/2017 Par A.M.
Système de santé

Le Samu de Loire-Atlantique a été condamné à verser 350 000 euros à une femme lourdement handicapée depuis son AVC, en octobre 2010. Ce soir-là, le médecin régulateur n'avait pas saisi la gravité de la situation.

  Difficultés d'élocution, fourmillements… Ce soir d'octobre 2010, Valérie Roux, infirmière depuis vingt ans dans un centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelles de Saint-Nazaire, reconnaît les signaux d'alerte d'un AVC et appelle le Samu sans délais. Mais le médecin régulateur lui, attribue ces symptômes à un état d'ivresse et/ou à une dépression. Le praticien invite Valérie à "se coucher", en lui certifiant que "ça ira mieux demain"… avant de raccrocher.  

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L'infirmière en est réduite à ramper

 

Partiellement paralysée, l'infirmière en est réduite à ramper jusqu'à la porte de ses voisins pour obtenir de l'aide. Elle est finalement admise aux urgences, avec une heure de retard. "Ces traumatismes crâniens répétés ont pu jouer un rôle délétère sur l'évolution de l'AVC", considèrent les experts.  

Lourdement handicapée

  Aujourd'hui âgée de 48 ans, Valérie est lourdement handicapée. Après 18 mois de rééducation, et un réaménagement de son appartement, elle s'est résolue à abandonner son métier d'infirmière pour occuper un poste de secrétaire à temps partiel. Elle doit prendre un traitement à vie et se rendre chaque semaine chez son kiné.  

Dépression et la prise d'alcool

 

Pour le tribunal administratif de Nantes, 30% des conséquences de l'AVC sont directement imputables à la "faute" du Samu. "Les propos tenus [...] ont été totalement dépourvus d'humanité : le premier s'est limité au strict interrogatoire administratif et le second a spontanément orienté l'interrogatoire sur la dépression et la prise d'alcool. Un interrogatoire correctement effectué aurait permis de suspecter le problème neurologique et aurait évité l'erreur concernant l'heure de début des symptômes", estiment les juges, qui ont condamné le CHU de Nantes et son assureur à indemniser Valérie à hauteur de 350 000 euros. Ils devront également verser 65 000 euros à la CPAM au titre des frais de santé engagés.   [Avec Leparisien.fr]

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