Sport : Fin du certificat de non contre-indication, "cette décision creuse un peu plus le fossé entre prévention et soins"

27/05/2021 Par K.R.
L'actualité socioprofessionnelle vue par Karen Ramsay, rédactrice en chef du pôle magazines ("Egora-Le Panorama du médecin" et "Concours pluripro") à Global média santé.
 
 

Arbitrage

Il faisait partie de la longue liste des certificats qui, selon bon nombre de généralistes, embouteillaient le quotidien des cabinets médicaux. Mais depuis le 8 mai dernier, le certificat de non-contre-indication pour la pratique sportive des mineurs – annuel pour l’inscription, trisannuel pour les renouvellements – est remplacé par un questionnaire d’évaluation de santé. Une petite révolution à l’heure de la reprise sportive, notamment pour faciliter l’accès à la pratique d’un sport sans « contrainte particulière », « révélée indispensable par la crise sanitaire », précise le ministère des Sports, mais aussi pour libérer du temps médical. Une mesure qui fait débat, certains praticiens étant inquiets de ne plus disposer de ce temps d’échange privilégié avec une population, notamment adolescente, pour aborder des questions autour de la santé, de la prévention, des addictions… Pour autant, si la nécessité de dégager du temps médical – d’ailleurs souhaitée par les généralistes – sous-tend cette décision pratico-politico-économique, encore fallait-il amorcer correctement la transition ! Car supprimer cette obligation de certificat médical – et ainsi une visite médicale – sans proposer d’alternative ou de suivi renforcé avec le médecin traitant peut être lourd de conséquences, vu la « période blanche » entre la fin de la deuxième enfance et l’entrée dans l’âge adulte. Comment donc libérer les médecins de cette tâche administrative sans pour autant perdre de vue le patient ? Des solutions existent : élargir les contours d’une consultation « banale » (et donc du temps de consultation) pour détecter d’éventuels problèmes chez le mineur, créer une consultation spécifique valorisée comme une consultation longue, miser sur la médecine scolaire… Certes, le ministère de la Santé se veut rassurant : l’Assurance maladie ayant renforcé le nombre de consultations prises en charge jusqu’à 18 ans, il ne s’agit pas de négliger le suivi médical pour cette population… Mais il est évident que cette décision creuse un peu plus le fossé entre prévention et soins.

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