Prison ferme et radiation définitive pour un généraliste coupable d'agressions sexuelles

27/10/2017 Par Sandy Bonin
Déontologie

Ses "thérapies manuelles" lui auront coûté cher. Un généraliste mayennais de 55 ans a été condamné ce jeudi par le tribunal de Laval à trois ans d'emprisonnement, dont deux avec sursis, et à une interdiction définitive d'exercer.

Le médecin généraliste était accusé d'agressions sexuelles par trois femmes. Au cours de sa carrière, le praticien s'est formé aux techniques de "thérapies manuelles", notamment pour soulager le stress. Une pratique "qui ne semble pas conformes aux données actuelles de la science" retient le médecin-légiste qui a ausculté les victimes. L'affaire éclate en mars 2014. L'une de ces femmes, qui pensait avoir une cystite, s'est retrouvé nue, sur la table de consultation, subissant un massage à l'arnica qui a pris un tour plus qu'intime. A la suite d'un article de presse évoquant ce cas, d'autres femmes se font connaître : trois d'entre elles ont évoqué des faits prescrits, deux autres histoires seront retenues pour être jugées par le tribunal. Ces dernières ont ressenti les gestes du praticien comme un massage, voire des caresses. Certaines d'entre elles venues consulter pour des problèmes urinaires ou de constipation, ont également subi un toucher vaginal, sans gants. "Je suis attristée que des personnes qui ont été mes patientes aient pensé que j'ai abusé de mon autorité", déclare celui qui est aujourd'hui médecin-coordonateur. Il se défend en parlant de consentement, voire même de demandes de la part des patientes de pratiquer des examens gynécologiques. Il évoque même des mauvaises interprétations : "Le terme massage n'est pas adapté. C'est leur terme à elle, pas le mien. Thérapie manuelle, c'est le terme acceptable. Je nie les faits qui me sont reprochés." Pour le substitut du procureur, la culpabilité ne fait aucun doute : il requiert trois ans d'emprisonnement, dont deux avec sursis et interdiction définitive d'exercer. Le tribunal a choisi de suivre ces réquisitions et de condamner le praticien. [Avec lecourrierdelamayenne.fr]

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