Président de CME, il porte plainte contre le directeur de l'hôpital pour harcèlement moral

25/04/2019 Par A.M.
Une enquête a été ouverte suite à la plainte du Dr Patrick Le Coz, président de la communauté médicale d'établissement. Soutenu par l'association Jean-Louis Mégnien, un collectif de 70 médecins, soignants et cadres dénoncent le "management toxique" du chef d'établissement.

Le 4 mars dernier, le Dr Patrick Le Coz, neurologue et président de la CME de l'hôpital d'Arras, se rendait au commissariat pour déposer plainte contre le directeur de l'établissement, Pierre Bertrand, qu'il accuse de harcèlement moral. Tout aurait commencé suite au licenciement d’un directeur adjoint avec lequel le docteur Le Coz travaillait en binôme : il l’aurait défendu, ce qui n’aurait pas plu au directeur général, rapporte le journal local L'Avenir de l'Artois. Une enquête a été ouverte par le Parquet, informe France Bleu Nord. "Je ne suis qu'une victime parmi d'autres, témoigne-t-il sur France 3. Après avoir fait une analyse de plusieurs mois, j'ai constaté qu'il y avait un grand nombre de personnes dans un état de souffrance, qu'il s'agisse de médecins, mais aussi d'agents, de soignants, de cadres et même d'administratifs." Le médecin évoque des "injoctions, des verbalisations", des déplacements, voire des mutations de personnels. "Dans une telle ambiance, il y a un risque pour l'attractivité de l'établissement. Pour le recrutement de praticiens, mais pas seulement. De personnel. Certains, certaines sont déjà partis." Le président de la CME n'est pas le seul à dénoncer les agissements du chef d'établissement. En janvier 2017 déjà, un collectif de 70 médecins, soignants, cadres et anciens salariés de l'hôpital se forme et envoie un premier courrier au directeur. Alors que les arrêts maladie et les départs de médecins se multiplient, le collectif dénonce "un management toxique". "Ce qui nous motive, c’est d’éviter un drame humain, arrêter l’hémorragie de praticiens et de cadre expérimentés, mais aussi que cela ne se reproduise ailleurs, par une mutation de Pierre Bertrand", témoigne un ancien médecin de l'établissement dans la presse locale. L'association de lutte contre le harcèlement et la maltraitance Jean-Louis Mégnien (du nom du cardiologue de l'HEGP qui s'est suicidé), s'est saisie du dossier. Après s'être rendu deux fois dans l'établissement son président, le Pr Halimi, a alerté la ministre de la Santé par courrier le 7 mars sur la "détresse psychique et morale" de certains membres du personnels. Il dénonce "un contexte de maltraitance institutionnelle", secondaire "au management toxique de son directeur (…) qui emploie des méthodes pouvant s'apparenter à du harcèlement moral". Dans un communiqué diffusé mercredi, le directeur réfute ces accusations et indique avoir envoyé un courrier à l'ensemble des personnels précisant qu'il attache "le plus grand prix à ce que chacun d'entre (eux) puisse exercer son métier au service des patients avec toute la sérénité nécessaire". [avec lavenirdelartois.fr et francebleu.fr]

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