"Incompétent" et sans affectation, le chef de service touchait toujours 7 400 euros mensuels

22/12/2017 Par F. Na.

Un médecin chef de service de l'hôpital de Quimperlé, dans le Finistère, continuait à être payé par l'hôpital alors qu'il n'avait aucune affectation. Plusieurs rapports pointaient une "incompétence avérée".

  Pour la seule période 2012-2016, le chef de service a coûté plus de 5,5 millions d'euros à l'hôpital de Quimperlé alors qu'il n'y travaille plus depuis des années. C'est la chambre régionale des comptes de Bretagne qui dénonce la situation dans un rapport ce jeudi.  

"Une incompétence avérée"

 

Le médecin, dont le nom n'est pas cité, avait été nommé chef de service en 1984 au centre hospitalier de Quimperlé. "Depuis cette date, plusieurs rapports émanant de diverses instances (...) ont relevé des problèmes quant à la manière de servir de ce médecin, mentionnant par exemple "une incompétence avérée" ainsi que des problèmes de comportement, tant vis-à-vis du personnel que des patients, incompatibles avec ses fonctions", indique la chambre dans son rapport. Mais le médecin est néanmoins resté aux effectifs de l'établissement.   A lire également : Hôpital, pertinence de soins : Buzyn annonce des "décisions qui ne seront pas toutes faciles"   "Outre un déficit d'image, il en est résulté un coût salarial de 130 000 euros par an et une privation de recettes annuelles estimée à 980 000 euros, soit un coût total de 5,5 millions d'euros entre 2012 et 2016" pour l'hôpital, résume la chambre régionale des comptes.  

"Une volonté de défense du corps des praticiens hospitaliers"

 

En 2004, l'agence régionale de l'hospitalisation (ARH) a même attribué une enveloppe de 124 000 euros par an à l'hôpital pour "compenser le surcoût lié à ce praticien sans affectation ni activité". En 2010, le directeur de l'hôpital lui a demandé de faire valoir ses droits à la retraite mais ce dernier a refusé. Au 31 octobre 2016, il percevait une rémunération brute de près de 7 400 euros par mois. Il a finalement pris sa retraite en janvier 2017. Les magistrats pointent une "situation irrégulière, liée à une volonté de défense du corps des praticiens hospitaliers" qui "contrevient à l'intérêt général, aux intérêts du système de santé publique et de protection sociale et altère la pérennité financière de l'établissement".   [Avec AFP]

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