Le japonais diabétique de type 2 : des différences mais pas vis-à-vis du sémaglutide oral

06/05/2020 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Le diabète de type 2 chez les Japonais a une pathophysiologie un peu différente car leur IMC est inférieur et que le défaut de l’insulinosécrétion est plus important, cela en comparaison à des populations européennes. Les habitudes alimentaires sont aussi différentes. On peut donc raisonnablement s’interroger sur les effets des agonistes du récepteur du GLP1 dans les populations asiatiques, en l’occurrence les Japonais, en comparaison de populations occidentales. L’étude PIONEER 9 s’était donc donné pour but d’évaluer dans cette population l’effet dose-réponse du sémaglutide oral et de comparer son efficacité et sa sécurité avec un placebo ou avec un agoniste du GLP1-R sous-cutané. L’étude a duré un an, il s’agissait d’une étude de phase 2-3a, randomisée, contrôlée dans 16 sites japonais. Les patients devaient avoir plus de 20 ans, un diabète mal contrôlé sous régime ou monothérapie orale. Les patients, après arrêt des antidiabétiques oraux, recevaient soit du sémaglutide oral quotidien à la dose de 3, 7 ou 14 mg, soit du placebo, soit du liraglutide en sous-cutané en ouvert à la dose de 0.9 mg. Au total, ce sont 243 patients qui ont été randomisés et assignés au sémaglutide oral 3 mg (n = 49), 7 mg (n = 49) ou 14 mg (n = 49), ou au placebo (n = 49), ou au liraglutide 0.9 mg (n = 48). Les variations de l’hémoglobine glyquée à partir de la valeur basale (en moyenne 8.2 %) et la valeur obtenue à 6 mois étaient dose-dépendantes : variation moyenne = -1.1 % pour le sémaglutide 3 mg, -1.5 % pour le 7 mg, -1.7 % pour le 14 mg, -0.1 % pour le placebo et -1.4 % pour le liraglutide 0.9 mg. En comparaison du placebo, la différence estimée des variations de l’hémoglobine glyquée était de -1.1 % (IC 95 % = -1.4 à -0.8, p < 0.001) pour le sémaglutide 3 mg, de -1.5 % (-1.7 à -1.2, p < 0.0001) pour le sémaglutide 7 mg et de -1.7 % (-2 à -1.4, p < 0.0001) pour le sémaglutide oral 14 mg. En comparaison du liraglutide 0.9 mg, la différence était de + 0.3 % d’hémoglobine glyquée (-0 à 0.6, p = 0.0799) pour le sémaglutide oral 3 mg, de -0.1 % (-0.4 à + 0.2, p = 0.3942) pour le sémaglutide 7 mg et -0.3 % (-0.6 à -0, p = 0.0272) pour le sémaglutide oral 14 mg. Les effets secondaires gastro-intestinaux de sévérité moyenne ou faible étaient le plus fréquemment rapportés avec le sémaglutide oral, dont la constipation survenant chez 10 à 13 % des patients sous sémaglutide oral, 6 % des patients sous placebo et 19 % des patients sous liraglutide 0.9 mg. Le sémaglutide oral permet donc une réduction significative de l’hémoglobine glyquée en comparaison du placebo de façon dose dépendante chez les patients japonais diabétiques de type 2 avec un profil de sécurité qui est celui des agonistes du récepteur du GLP1.

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