Une méta-analyse favorable à l’abaissement intensif du LDL-cholestérol chez les sujets à haut risque cardiovasculaire

29/01/2020 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Le bénéfice des traitements hypolipémiants abaissant le LDL-cholestérol dans la prévention des pathologies cardiovasculaires athéroscléreuses est bien établi. Toutefois, on sait mal de combien il faut abaisser le LDL cholestérol en fonction du LDL cholestérol basal et de la présence de comorbidités.

Une équipe australienne a donc mené une revue systématique de la littérature jusqu’en juin 2019 des essais randomisés, contrôlés, portant sur les statines, l’ézétimibe et les inhibiteurs de PCSK9 avec au moins 1000 patients/année de suivi. Ils ont ensuite fait une méta-analyse et une méta-régression pour évaluer le risque d’événements cardiovasculaires majeurs (en prenant un critère composite de la mortalité cardiovasculaire, de l’infarctus du myocarde non fatal, de l’AVC ischémique non fatal ou de la revascularisation coronaire) par tranche de réduction du LDL cholestérol de 1 mmol/l (0.38 g/l). 327 037 patients de 52 études ont été inclus dans cette méta-analyse. Chaque réduction de 1 mmol/l (0.38 g/l) du LDL cholestérol est associée à une réduction du 19 % du risque relatif d’événement vasculaire majeur (RR = 0.81 ; IC 95 % = 0.78-0.84, p < 0.0001). Que le LDL cholestérol de base soit ≤ 2.6 mmol/l (1 g/l), entre 2.61 et 3.40 mmol/l (1 à 1.30 g/l), entre 3.41 et 4.10 mmol/l (1.3 à 1.6 g/l) ≥ 4.1 mmol/l (≥ 1.6 g/l), la réduction du risque relatif entraînée par une réduction de 1 mmol/l du LDL cholestérol est la même (p = 0.232 pour l’interaction). Il en est de même dans un sous-groupe de patients qui tous avaient un LDL cholestérol basal < 2.7 mmol/l (0.8 g/l) (RR = 0.83 ; 0.75 – 0.92 ; p = 0.001). La réduction du risque relatif est supérieure chez les patients dont le risque cardiovasculaire à 10 ans est plus faible (la variation du risque relatif pour les patients dont le risque cardiovasculaire à 10 ans est dans les 10 % inférieurs est de 0.97 ; 0.95 – 0.98 ; p < 0.0001). Elle est aussi supérieure chez les patients les plus jeunes de la tranche d’âge 50 à 75 ans (la variation du risque relatif pour les patients dans les 10 ans inférieurs est de 0.92 ; 0.83 – 0.97 ; p = 0.015). Il n’y avait pas de différence dans la réduction du risque relatif chez les participants avec ou sans diabète (p = 0.878 pour l’interaction) ou chez les patients ayant une insuffisance rénale chronique (p = 0.934 pour l’interaction). En conclusion, pour chaque réduction de 1 mmol/l (0.38 g/l) du LDL cholestérol, la réduction du risque d’événement vasculaire majeur est indépendante du LDL cholestérol de départ ou de la présence d’un diabète ou d’une insuffisance rénale chronique. Les patients ayant un risque cardiovasculaire plus bas et un âge plus jeune pourraient avoir une même réduction du risque relatif sous traitement hypolipémiant. Des études complémentaires sont donc nécessaires pour analyser le bénéfice potentiel d’une intervention plus précoce.

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