Une méta-analyse qui confirme que limiter la prise de poids durant la grossesse, c’est possible

18/03/2022 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Une prise de poids pendant la grossesse (PPG) trop importante est fréquente et est associée à des issues de grossesse défavorables. Les interventions pendant la grossesse sur le mode de vie limitent la PPG. Cependant, les avantages de tel ou tel type d'intervention et les résultats spécifiques chez la mère et le nouveau-né ne sont pas clairs. Pour mieux évaluer l'association de différents types d'interventions prénatales sur le mode de vie, basées sur l'alimentation et l'activité physique, avec la PPG et les résultats maternels et néonataux, une recherche documentaire systématique a été menée sur la période allant du 1er février 2017 au 31 mai 2020. Ses résultats ont été intégrés à ceux d'une revue systématique précédente allant de 1990 à février 2017. Un total de 117 essais cliniques randomisés d'interventions sur le mode de vie pendant la grossesse (impliquant 34 546 femmes) a été inclus. L'intervention globale sur le mode de vie était associée à une réduction de la PPG (-1,15 kg ; IC 95 % : -1,40 à -0,91), du risque de diabète gestationnel (odds ratio= 0,79 ; 0,70-0,89) et de l’ensemble des effets indésirables maternels (OR= 0,89 ; 0,84-0,94) par rapport à la prise en charge habituelle. Par rapport à la prise en charge habituelle, le régime alimentaire était associé à une réduction de la PPG (−2,63 kg ; -3,87 à -1,40) supérieure à celle associée à l'activité physique (−1,04 kg ; -1,33 à -0,74) ou aux interventions mixtes (soutien au mode de vie non structuré, informations écrites avec surveillance du poids ou soutien comportemental seul) (-0,74 kg ; -1,06 à -0,43). Le régime alimentaire était associé à un risque réduit de diabète gestationnel (OR= 0,61 ; 0,45-0,82), d'accouchement prématuré (OR= 0,43 ; 0,22-0,84), de macrosomie (OR= 0,19 ; 0,08-0,47), d’admission du nouveau-né en soins intensifs (OR= 0,68 ; 0,48-0,95) et d’événements indésirables maternels (OR= 0,75 ; 0,61-0,92) et néonataux (OR= 0,44 ; 0,26-0,72). L'activité physique était associée à une réduction de la PPG et à une réduction du risque de diabète gestationnel (OR= 0,60 ; 0,47-0,75), d’HTA (OR= 0,66 ; 0,48-0,90), de césarienne (OR= 0,85 ; 0,75-0,95) et d’événements indésirables maternels (OR= 0,78 ; 0,71-0,86). Un régime alimentaire associé à une activité physique était associé à une réduction de la PPG (-1,35 kg ; -1,95 à -0,75) et à une réduction du risque de diabète gestationnel (OR= 0,72 ; 0,54-0,96) et d’événements indésirables maternels (OR = 0,81 ; 0,69-0,95). Les interventions mixtes n'étaient associées qu'à une réduction de la PPG. Le régime structuré pendant la grossesse et les interventions sur le mode de vie basé sur l'activité physique sont donc bien associés à une moindre prise de poids pendant la grossesse et à un risque moindre d'issues maternelles et néonatales défavorables. Il faut donc mettre en place ces interventions dans les soins de routine et les politiques prénatales à travers le monde.

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