Le MODY 5, diabète de l’âge mûr survenant chez un sujet jeune, a un spectre phénotypique bien particulier

09/11/2017 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie

Parmi les formes inhabituelles de diabète non insulino-dépendant, on décrit les MODY, ou Maturity Onset Diabetes of the Young, qui sont des formes de diabète évoquant des diabètes de l’âge mûr mais qui sont particulières car survenant chez des sujets jeunes.

Le MODY 5 est en rapport avec des mutations du gène codant pour HNF1B (Hepatocyte Nuclear Factor 1B) et associe un diabète à d’autres lésions, en particulier au niveau rénal, au niveau du pancréas exocrine ou du foie et du tractus génital. Une équipe française, à l’hôpital Cochin et à La Pitié-Salpêtrière (AP-HP), s’est particulièrement intéressée à cette forme de diabète et a analysé une cohorte multicentrique de différents centres de France et de pays francophones pour mieux décrire le syndrome associé à ces altérations de HNF1B. Ils publient leurs résultats concernant 201 patients âgés de plus de 18 ans qui présentaient des mutations de HNF1B ou des délétions de ce gène. Seuls 159 des 201 patients avaient un diabète. Au moment du diagnostic, 67 des 144 patients avec un diabète ont présenté des symptômes cliniques de diabète et 64 des 102 patients avec néphropathie avaient au moment du diagnostic des symptômes de néphropathie. Même si une réponse aux sulfamides hypoglycémiants ou au répaglinide était observée chez 29 des 51 patients chez qui ce médicament a été testé, 111 des 140 patients (79 %) ont dû être traités par insuline au cours du suivi. Une rétinopathie diabétique et/ou une neuropathie étaient présentes chez 46 des 114 patients. Du point de vue rénal, il s’agissait de kystes rénaux (présents chez 122 des 166 patients), d’une insuffisance rénale chronique de stade 3 ou 4 (chez 75 des 169 patients, soit 44 %) et d’une insuffisance rénale terminale (chez 36 des 169, soit 21 %). En comparaison des patients qui présentaient une mutation d’HNF1, ceux qui avaient une délétion de HNF1B avaient moins souvent une insuffisance rénale sévère ou terminale au moment du diagnostic et dans le suivi à long terme. Ils étaient plus minces et plus souvent traités par insuline. En conclusion, il faut penser à cette forme de diabète et demander une analyse génétique chez les patients qui ont un diabète ressemblant à un diabète de l’âge mûr mais survenant à l’âge jeune, surtout s’il est associé à une néphropathie et à une insuffisance rénale. Au moment du diagnostic de diabète, la présence de signes morphologiques (kystes rénaux ou fonctionnels) aide au diagnostic étiologique. Les corrélations entre génotypage et phénotypage ont des implications importantes pour la prise en charge et le pronostic de ces patients.

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