FMC : 10 points clésSupplémentation en vitamine D de l’adulte

Les bénéfices de la supplémentation en vitamine D sont larges et bien établis. Une attention particulière doit être portée aux patients ostéoporotiques, insuffisants rénaux ou présentant une malabsorption.

Dre Léopoldine Bricaire-Dubreuil
  1. 01
    Point formation n°1

    La vitamine D participe à la régulation du métabolisme phosphocalcique et elle est associée à la santé musculosquelettique. Elle stimule l’absorption digestive du calcium et du phosphate ; elle régule, en synergie avec la parathormone (PTH), la réabsorption rénale distale du calcium et le remodelage osseux, et exerce un rétrocontrôle sur la sécrétion de PTH.

  2. 02

    Une carence profonde en vitamine D est responsable de pathologies caractérisées par un défaut de minéralisation osseuse, rachitisme et ostéomalacie, et des douleurs musculaires diffuses.

  3. 03

    Une supplémentation en vitamine D réduit le risque de fractures non vertébrales chez les plus de 65 ans et le risque de chutes chez les plus de 70 ans à condition qu’elle apporte au moins 20 μg (800 UI) de vitamine D par jour et qu’une concentration de 25(OH)D d’environ 30 ng/ml soit atteinte.

  4. 04

    Il existe de nombreuses études observationnelles et expérimentales en faveur d’effets non classiques de la vitamine D pour la prévention de nombreuses pathologies comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, certains cancers, le déclin cognitif lié à l’âge, des pathologies infectieuses ou auto-immunes.

  5. 05

    Le statut vitaminique D est défini par la concentration sérique de 25(OH)D.

  6. 06

    Pour la population générale (les personnes apparemment en bonne santé), les experts de l’Academy of Medicine nord-américaine conseillent des apports qui doivent permettre d’atteindre chez une majorité de personnes (sans dosage préalable) une concentration de 25(OH)D de 20 ng/ml (soit 50 nmol/l). Environ 40-50 % des Français ont une concentration de 25(OH)D inférieure à 20 ng/ml (50 nmol/l) et 80 % ont une concentration inférieure à 30 ng/ml (75 nmol/l).

  7. 07

    Chez certaines populations à risque, la concentration minimale de 25(OH)D permettant d’optimiser la santé musculosquelettique est estimée à 30 ng/ml. Il s’agit des patients ostéoporotiques ou à risque d’ostéoporose, en raison de traitements potentiellement délétères pour le squelette (corticoïdes à forte dose, antiaromatases...) ou de maladies associées, comme certaines pathologies endocriniennes ou des malabsorptions (maladie coeliaque, mucoviscidose, chirurgie bariatrique...). Il s’agit aussi des patients insuffisants rénaux chroniques et les sujets âgés à risque de chutes.

  8. 08
    Point formation n°8

    La concentration maximale de 25(OH)D à ne pas dépasser est fixée à 60 ng/ml.

  9. 09

    L’objectif de la supplémentation est de faire en sorte que la majorité de la population générale ait une concentration sérique de 25(OH)D comprise entre 20 et 60 ng/ml et que les patients ostéoporotiques, insuffisants rénaux chroniques ou atteints d’une malabsorption aient un niveau de 25(OH)D entre 30 et 60 ng/ml.

  10. 10

    L’administration de vitamine D peut être intermittente (et non quotidienne) en raison de la demi-vie longue de la 25(OH)D. En France, les deux modes d’administration sont donc possibles. On a le choix entre des petites doses quotidiennes administrées sous formes de gouttes (une goutte = 300 ou 400 UI de vitamine D) destinées principalement à la supplémentation des nourrissons, ou sous forme de comprimés ou sachets combinant calcium et vitamine D3, et des doses plus importantes administrées de manière intermittente.

Références :

- Souberbielle JC, et al. La supplémentation en vitamine D en France chez les patients ostéoporotiques ou à risque d’ostéoporose : données récentes et nouvelles pratiques. Revue du Rhumatisme 2019;86(5):448-52.

La Dre Léopoldine Bricaire-Dubreuil déclare déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.