Violences durant l'accouchement : un gynécologue visé par 15 témoignages

28/06/2022 Par A.M.
Violence

Gestes sans consentement, brutalité, "point du mari"… Un ancien gynécologue de l'hôpital privé d'Antony (Hauts-de-Seine) est accusé de violences obstétricales par pas moins de 15 jeunes mères, révèle Le Parisien.   C'est un premier témoignage, publié le 16 mai, qui a brisé le silence. Une jeune maman y raconte l'accouchement cauchemardesque qu'elle a vécu au sein de l'hôpital privé d'Antony, en région parisienne. "Je ne savais pas qu’un médecin pouvait agresser une femme pendant son accouchement", écrit-elle.
"Il me fait une épisiotomie dont je n’aurai connaissance que plusieurs jours après mon accouchement. Il utilise les forceps avec une telle brutalité que j’ai failli mourir de douleur !", détaille-t-elle. Alors que son bébé est posé sur elle, le gynécologue entreprend "une suture à vif" de son périnée. Il aurait par ailleurs indiqué au mari de la jeune mère avoir pratiqué un point supplémentaire, le fameux "point du mari" dont l'existence même est controversée. La parturiente a déposé plainte en novembre dernier pour "viol et torture".

  Plainte pour "viol et torture" Depuis, 14 autres femmes ont témoigné des violences que leur aurait fait subir ce même gynécologue-obstétricien, à la retraite depuis fin mai. Le médecin concentre d'ailleurs la moitié des 32 témoignages concernant l'hôpital d'Antony, recueillis par le collectif Stop aux violences obstétricales et gynécologiques. Ces témoignages soulignent le manque de communication du médecin et la brutalité de ces gestes : césarienne sans anesthésie opérante, décollement de membranes sans prévenir… Une autre femme lui reproche des allusions et blagues à caractère sexuelles. Le gynécologue aurait ainsi lancé à son conjoint : "Votre femme, vous la violez quand vous voulez". Joint par Le Parisien, le médecin, qui aurait déjà été condamné à de la prison avec sursis pour agression sexuelle en 2016, n'a pas souhaité s'exprimer. Il envisagerait de porter plainte pour diffamation. De son côté, l'établissement a exprimé "ses profonds regrets à toutes les mamans" et a indiqué avoir pris des mesures, notamment en proposant des formations aux soignants sur les postures professionnelles et la bientraitance. Il déplore par ailleurs "que des pratiques médicales, controversées ou déviantes aient pu entacher le professionnalisme des membres de l’équipe obstétricale et notamment les sages-femmes du service". [avec LeParisien.fr]

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