
Désinformation médicale : le ministère de la Santé annonce un plan de lutte
Le ministre chargé de la Santé a annoncé, ce vendredi, lancer une politique de lutte contre les fausses informations en santé. "La France doit réagir", a insisté Yannick Neuder, qui propose notamment de créer un observatoire sur la désinformation médicale et souhaite renforcer la formation des Français sur ce sujet.

Ce vendredi 18 avril, le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins, Yannick Neuder, organise un colloque de deux heures sur la lutte contre l'obscurantisme et la désinformation en santé. L'occasion, pour le cardiologue de profession, de lancer une nouvelle politique de lutte contre les fake news médicales ; une première en France.
"Il n'est pas question, pour nous, de nous arrêter à un simple colloque", a prévenu le ministre, dans les colonnes de L'Express, en amont de cette réunion. Pour Yannick Neuder, il y a urgence alors que les fausses informations se sont multipliées depuis la crise du Covid-19 et que, de l'autre côté de l'Atlantique, Donald Trump a décidé de désengager les Etats-Unis de l'OMS et a nommé Robert F. Kennedy à la tête du ministère de la Santé. Ce dernier, neveu de l'ancien président américain John F. Kennedy, est ouvertement opposé à la vaccination, et a même déjà fait un lien entre vaccination et autisme.
"La France doit réagir : nous sommes le pays des Lumières, de Pasteur, de la vaccination. Notre parole compte sur ces sujets. Les ministres européens de la Santé y sont sensibles, tout comme le président de la République française, le Premier ministre et tous les autres ministres puisqu’il s’agit d’un sujet transversal", a insisté Yannick Neuder, qui souhaite établir "une sorte de contrôle qualité des informations en santé".
Parmi les outils envisagés par le ministre pour mettre en place un tel contrôle, la création d'un observatoire des fausses informations en santé. "L'idée est de publier régulièrement un baromètre de la désinformation en santé", a-t-il glissé. Le locataire de l'avenue de Ségur veut, par ailleurs, avoir recours au Digital Services Act (règlement européen sur les services numériques, mis en place en 2024) et ouvrir le dialogue avec les plateformes numériques pour les alerter sur les fake news médicales. "[Je souhaite] qu'on puisse s'adresser aux plateformes de[s] réseaux pour leur dire : 'Attention, ces informations sont fausses, vérifiez vos sources'", a précisé le ministre, ce vendredi, au micro de France Inter.
Formation, labellisation de certains acteurs…
Autres solutions avancées : la création, avec le ministère de l'Education nationale, d'un programme d'éducation à la pensée critique en matière d'informations médicales ; la mise en place de formations citoyennes gratuites sur les bienfaits de la vaccination ou qui alertent sur les dangers de l'alcool ; la labellisation de certains acteurs ; l'instauration d'outils institutionnels pour réagir en période de crise ; la formation des agents publics sur la désinformation….
Plusieurs groupes de travail vont être lancés dans la foulée du colloque organisé ce vendredi, et "dont l'objectif sera de mettre en œuvre [l]es propositions" du ministère.
Concernant la diffusion de fausses informations par des associations ou sites complotistes, le ministre chargé de la Santé a rappelé que des actions étaient déjà menées vis-à-vis des sectes "qui peuvent encourager leurs adeptes à arrêter des traitements conventionnels et à privilégier des traitements alternatifs. C'est une forme illégale de la médecine". "Nous voulons [aussi] être en mesure de pouvoir produire des alertes, par exemple en saisissant l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle ou numérique", a poursuivi Yannick Neuder.
[avec L'Express et France Inter]
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