Les résultats de cette enquête, menée en ligne du 27 au 29 mars auprès un échantillon représentatif des Français de plus de 18 ans, ont de quoi surprendre. Dix jours après le début du confinement, alors que le nombre de cas et de morts ne cesse d’augmenter et que le pic épidémique n'est pas encore atteint, 26% des Français déclarent que si un vaccin contre le Covid-19 était disponible, ils n’en voudraient pas. Ce taux s’élève à 37% chez les personnes à faibles revenus, "qui sont généralement plus exposées aux maladies infectieuses", à 36% chez les jeunes femmes, "qui jouent un rôle crucial dans la vaccination des enfants", et à 22% chez les personnes âgées, "qui courent probablement un risque accru de développer une maladie grave due à COVID-19", notent les auteurs de cette étude publiée le 20 mai dans The Lancet.
Autre constat : les opinions politiques des répondants semblent jouer un rôle majeur. La réticence vaccinale est particulièrement élevée chez les personnes ayant voté pour l’extrême droite (30%), l’extrême gauche (32%) ou s’étant abstenues (35%) lors de la dernière élection présidentielle. Les politiques, et non les experts scientifiques, "sont le visage public de la gestion de crise", expliquent les auteurs. Dès lors, "comment garantir au public que les recommandations reflètent l'état des connaissances scientifiques plutôt que les intérêts politiques?". Pour les auteurs, il faudra à tout prix éviter de reproduire les erreurs commises en 2009, lors de la gestion de la crise H1N1. "Il est essentiel de communiquer rapidement et de manière transparente", afin d’éviter un nouveau débat politique sur la sécurité du vaccin, qui ne ferait que renforcer encore la méfiance.
[avec Thelancet.com]
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