Selon l’ancien ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, il est possible d’éradiquer le Covid-19 en France. Interviewé par le Journal du Dimanche, il livre sa feuille de route pour “vivre avec son ennemi” et gagner “la guerre”.
Alors que l’épidémie flambe à Nice et que la question de reconfinements localisés dans certaines régions de France se pose, l’ancien ministre des Affaires sociales et de la Santé (1993-1995 et 2004-2005) Philippe Douste-Blazy plaide pour éradiquer le virus en optant pour une stratégie “zéro Covid”. “Nous pourrions revivre normalement en juin, de manière définitive, à condition de nous en donner les moyens”, affirme-t-il ainsi dans les colonnes du Journal du Dimanche. A ses yeux, une seule solution : affronter le Covid, car “vivre avec lui n’est pas un vrai choix politique, surtout pendant encore un an ou deux”. “Dans une guerre, on ne vit pas avec son ennemi”, ironise aussi l’ancien ministre. Cette lutte face au virus passerait, dans un premier temps, par un confinement strict de quatre semaines, afin de “reprendre le contrôle” de l’épidémie. Mais pas question de confiner “sans tirer les leçons de l’échec de cet été”, prévient Philippe Douste-Blazy, qui propose de former une brigade de 15.000 personnes, issues de la protection civile, des associations ou de la Croix-Rouge par exemple pour quadriller tous les territoires.
L’ex-ministre s’inspire en cela du dispositif Covisan, monté en Ile-de-France. “Chaque commune peut mettre un lieu à disposition, ainsi qu’une plateforme téléphonique, ce qui permettra à la population d’être testée encore plus massivement, d’être mieux informée sur la manière d’isoler ou de surveiller sa maladie à domicile”, détaille-t-il.Pour les mauvais élèves, qui ne respectent pas l’isolement, Philippe Douste-Blazy estime qu’une amende est nécessaire. Enfin, il plaide pour la surveillance active du réseau des eaux usées, qui devra être utilisée pour “lancer des dépistages ciblés dans les zones où une résurgence s’observe” et pour la fermeture des frontières, si nécessaire. “Il faut décréter une mobilisation générale pour taper vite et fort. C’est la seule manière de sortir de ce semi-confinement et d’assurer aux Français que la vie sociale, économique et culturelle pourra recommencer comme avant”, estime Philippe Douste-Blazy, qui enjoint le Gouvernement à fixer une date pour “donner espoir à nos concitoyens”. “Un responsable politique doit savoir prendre son risque. Tout tenter pour vaincre, au prix parfois d’une impopularité qui ne serait d’ailleurs, que temporaire”, conclut-il. [avec le Journal du Dimanche]
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