"Aller plus loin dans la complémentarité" : les mutuelles appellent au déploiement d'équipes de soins traitantes

A l'approche de l'ouverture des débats autour du Budget de la Sécu pour 2025, la Mutualité française a avancé ce mardi 24 septembre une série de "propositions concrètes" visant à répondre aux besoins de soins et de protection des Français. "Il est impératif que le nouveau Gouvernement prenne la mesure des inégalités en santé qui se creusent dans les territoires. La santé est un bien commun à protéger, qui doit échapper aux logiques purement lucratives", a déclaré Eric Chenut, président de la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF).

Parmi les mesures détaillées par cette dernière, la nécessité de favoriser les coopérations entre les professionnels de santé pour lutter contre les déserts médicaux. Une proposition déjà formulée l'an passé par la FNMF.

Alors que près de neuf Français sur dix vivent dans un désert médical, et que six millions n'ont pas de médecin traitant, le parcours de soins doit être repensé autour d'une "équipe de soins traitante", "constituée par le patient ou proposée à l'échelle du territoire", estiment les mutuelles. Organisée autour d'un généraliste ou spécialiste, cette équipe doit s'appuyer sur un assistant médical, et inclure au moins un infirmier et un pharmacien.

"Nous devons continuer d’aller plus loin dans la complémentarité entre les professionnels de santé", selon la Mutualité française. Une évolution nécessaire "pour maintenir l'accès aux soins partout, pour tous", écrit-elle, ce mardi. En effet, 62% des Français déclarent avoir dû renoncer à des soins de santé au cours des 12 derniers mois, principalement en raison des délais d'attente (53%) ; 68 % considèrent qu’il faut totalement réorganiser notre système de santé.

Généraliser la couverture dépendance

La FNMF souhaite également que l'accent soir mis sur la prévention, "notre première alliée pour repenser le système de santé et faire adopter les bon comportements", insiste la fédération. Elle appelle, par ailleurs, à répondre à l'urgence du vieillissement de la population, en mettant notamment en place une "couverture dépendance" généralisée.

"Comme le risque 'santé', nous proposons de mutualiser ce risque […] en généralisant la couverture dépendance et [en] l’adossant à la complémentaire santé", avance la Mutualité Française. Et ce, pour un coût mensuel variant de 10 à 20 euros en fonction de l’âge de début de cotisation ; une rente mensuelle de 300 à 500 euros serait versée en cas de dépendance lourde.

Il serait ainsi possible d'aider des familles "dès l'année prochaine", a assuré lors d'une conférence de presse, Eric Chenut, cité par l'AFP. D'après ce dernier, l'ex-ministre de la Santé Catherine Vautrin était "convaincue" par l'idée, avant son changement de ministère.

Enfin, cherchant à réduire la part des soins inadéquats qui représentant 50 milliards d'euros de dépenses chaque année selon la Haute Autorité de santé (HAS), la Mutualité française propose de généraliser le recours au dossier médical partagé – lancée en 2022 –, et à sensibiliser plus largement au bon usage du médicament.