
Maladie de Lyme : bientôt un texte de consensus
Les nouvelles recommandations, prévues pour les prochaines semaines, devraient intégrer une modification de la durée du traitement.

En raison de polémiques plus ou moins scientifiques, l’établissement de recommandations consensuelles, notamment pour la prise en charge des patients souffrant des symptômes persistants attribués à cette infection, a tardé. Mais des recommandations de bonne pratique ont été annoncées. Elles devraient paraître dans les semaines qui viennent.
Un premier document, un guide du parcours de soin des patients suspects de maladie de Lyme, avait déjà été publié par la Haute Autorité de santé (HAS) en mars 2022, en parallèle de la création des centres de référence et de compétence des maladies vectorielles à tiques qui maillent aujourd’hui le territoire français (https://crmvt.fr/).
La borréliose de Lyme, première maladie à transmission vectorielle de l’hémisphère Nord, est due à une bactérie de la famille des spirochètes, du groupe Borrelia (plusieurs espèces en Europe). « Elle est transmise par des tiques dites “dures”, seul mode de contamination connu chez l’homme », décrit le Dr Cédric Lenormand, du service de dermatologie au CHU de Strasbourg. De 12 à 13 % des tiques en France sont porteuses de la bactérie (25 % dans les régions de forte endémie) ; par ailleurs, elles doivent rester attachées à la peau au moins six à huit heures pour que la bactérie puisse être transmise. « Et même alors, le risque de transmission est faible, pour 9 % des piqûres environ », rassure-t-il. Entre 50 000 et 100 000 nouveaux cas de maladie de Lyme se produisent chaque année.
La borréliose de Lyme précoce se traduit par un érythème migrant (de plus de 5 cm) dans le premier mois de la piqûre, manifestation à la fois la plus fréquente et la plus évocatrice. La durée optimale de l’antibiothérapie devrait évoluer à la faveur des nouvelles recommandations, un traitement antibiotique de sept jours (200 mg/j de doxycycline) s’avérant non inférieur à un traitement de quatorze jours (qui était jusqu’ici la règle).
À l’érythème s’ajoutent des symptômes pseudogrippaux pour un tiers des patients. À ce stade, le diagnostic est clinique seulement, la sérologie étant le plus souvent négative. Une première infection ne protège pas d’une deuxième… Moins de 1 000 cas par an en France sont des borrélioses disséminées, qui apparaissent alors que la piqûre initiale est passée inaperçue et n’a donc pas été traitée. Ces formes se manifestent entre un à six mois après la piqûre de tiques par des atteintes neurologiques, cutanées, ophtalmologiques et/ou cardiaques.
Enfin, pour les patients répondant à la définition du syndrome post-Lyme, considéré comme un syndrome postinfectieux, ils bénéficient à l’évidence de l’expérience apportée par le Covid concernant l’apparition de symptômes prolongés tels que fatigue, troubles cognitifs, douleurs migratrices, etc., notamment en matière de prise en compte des symptômes et d’efforts de recherches sur la physiopathologie.
Références :
Journées dermatologiques de Paris de la Société française de dermatologie (Paris, 3 au 7 décembre 2024). D’après les communications des Drs Cédric Lenormand et Émilie Talagrand-Reboul (CHU de Strasbourg).
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