FMC : 10 points clésPrescrire une première contraception chez la jeune fille

Les « vraies » contre-indications de la contraception hormonale sont finalement assez limitées.

Dre Sandrine Pérol
  1. 01
    Point formation n°1

    Lors de la première consultation pour une demande de contraception, la jeune fille peut être accompagnée de ses parents si elle le souhaite. Il est cependant nécessaire de lui proposer un temps de consultation privée.

  2. 02

    L’article L5134-1 du code de la santé publique permet la délivrance ou l’administration de la contraception aux jeunes femmes mineures même en l’absence de consentement de leurs parents.

  3. 03

    Lors de la consultation dédiée à la première contraception, le praticien devra recueillir les renseignements sur le mode de vie et les antécédents personnels et familiaux de la patiente afin de lui fournir une information claire sur les possibilités contraceptives adaptées à sa situation.

  4. 04

    Les contraceptions oestroprogestatives (pilule, patch, anneau vaginal) peuvent être proposées en cas de faible risque vasculaire. Les contre-indications absolues aux contraceptions oestroprogestatives sont notamment : les migraines avec aura, l’hypertension artérielle, la présence d’une thrombophilie biologique, un antécédent thromboembolique personnel ainsi qu’un antécédent familial au premier degré de thrombose veineuse avant 50 ans ou de thrombose artérielle jeune (avant 65 ans si apparenté féminin, avant 55 ans si apparenté masculin). D’autres facteurs de risque ne contre-indiquent pas la prescription de contraception oestroprogestative sous réserve qu’ils ne soient pas associés l’un à l’autre : surpoids/obésité, migraines sans aura, tabagisme actif.

  5. 05

    La pose d’un dispositif intra-utérin est possible chez les jeunes filles nullipares ayant débuté leur vie sexuelle. Il conviendra alors de réaliser un prélèvement vaginal (avant la pose idéalement ou à défaut le jour de la pose) afin de dépister une infection sexuellement transmissible (IST) et de la traiter en amont.

  6. 06

    En cas de prescription d’une contraception par voie orale, la patiente doit être informée de la nécessité de prise à heure fixe et de la conduite à tenir en cas d’oubli ou de retard de prise. La prescription concomitante d’une contraception d’urgence est souhaitable. On favorisera alors le lévonorgestrel 1,5 mg dans ce contexte de contraception hormonale.

  7. 07

    L’examen clinique n’est pas indispensable lors de la première consultation dédiée à la contraception. Il pourra être différé lors d’un prochain rendez-vous. Dans tous les cas, l’examen clinique devra être réalisé après avoir informé la patiente des objectifs et des modalités de l’examen et obtenu son consentement oral.

  8. 08
    Point formation n°8

    Lors de la consultation, un temps dédié à la prévention des IST doit être prévu. Un bilan d’IST pourra être prescrit (autoprélèvement vaginal, avec notamment recherche de Chlamydia et sérologies VIH, VHB si non vaccinée, TPHA). Pour les femmes de moins de 26 ans, les préservatifs masculins Eden, Sortez couverts !, Be Loved et Terpan ainsi que les préservatifs féminins des marques Ormelle et Terpan sont disponibles et remboursés sans ordonnance.

  9. 09

    Il conviendra également, lors de la consultation, de recueillir le statut vaccinal contre le papillomavirus, principale cause de cancer infiltrant du col de l’utérus. La vaccination est recommandée pour les filles et les garçons entre 11 et 14 ans (schéma à deux doses M0 et M6), et le rattrapage peut être proposé entre 15 et 19 ans (schéma à trois doses M0, M2 et M6).

  10. 10

    À l’issue de la première prescription de contraception, une consultation rapprochée doit être organisée (à environ 3 mois). L’objectif de cette consultation est de vérifier la tolérance de la contraception, l’observance thérapeutique, et de répondre aux éventuelles questions ou problématiques de la jeune fille. Dans le cadre de la prescription de contraception oestroprogestative, un bilan métabolique (glycémie à jeun, cholestérol total et triglycérides) devra être réalisé ainsi que la prise de pression artérielle.
    La poursuite de la méthode contraceptive initiée sera alors discutée avec la patiente.