FMC : 10 points clésInfections à HPV : prévention et dépistage

À la rentrée prochaine devrait être mise en place une campagne de vaccination contre les infections à papillomavirus humains pour l’ensemble des collégiens de 11 à 14 ans.

Dr Guy Scémama
  1. 01
    Point formation n°1

    Le cancer du col utérin est le 11e cancer féminin le plus fréquent et concerne 3 000 nouvelles femmes chaque année, à l’origine d’environ 1 000 décès annuels. En tout, 6 400 cancers sont liés chaque année aux papillomavirus (HPV), dont 1 sur 4 chez les hommes. Le HPV est identifié dans 97 à 99 % des cancers infiltrants, ce qui justifie la vaccination proposée depuis une dizaine d’années en France.

  2. 02

    De 70 à 80 % des hommes et des femmes rencontreront et seront infectés par le HPV. La contamination se fait par voie sexuelle, particulièrement au début de la vie sexuelle.
    Les préservatifs ne préviennent que partiellement l’infection, puisque le virus peut également se transmettre par la bouche, et le contact avec les doigts. Dans la majorité des cas (plus de 90 %), le virus disparaît et la guérison est naturelle en quelques mois. Mais dans 3 à 5 % des cas chez les femmes, le portage chronique pourra induire l’apparition de lésions du col de l’utérus.

  3. 03

    Il existe près de 200 types d’HPV. Seuls les HPV à haut risque (tels que HPV 16 et 18) sont impliqués dans la survenue d’une lésion maligne.

  4. 04

    Une infection persistante par un HPV à haut risque est le principal facteur de risque de survenue d’un cancer. Outre les cancers du col utérin, les HPV sont aussi responsables de cancers de l’anus, de la vulve, du vagin, du pénis et de l’oropharynx.

  5. 05

    L’infection par les sous-types oncogènes n’est pas suffisante pour aboutir à une dysplasie ou un cancer. D’autres facteurs sont nécessaires, comme le tabagisme, un terrain médical immunodéprimé ou des facteurs génétiques.
    D’autres types d’HPV sont responsables de l’apparition de condylomes acuminés, qui apparaissent sur la peau et les muqueuses des organes génitaux. Les verrues plantaires, quant à elles, sont dues à un type d’HPV à bas risque et sont sans relation avec les lésions que l’on peut retrouver sur le périnée.

  6. 06

    La vaccination contre les infections à HPV est recommandée pour les filles et les garçons de 11 à 14 ans, avec un schéma à deux doses (M0-M6). Par ailleurs, dans le cadre du rattrapage vaccinal, la vaccination est recommandée pour les jeunes femmes et les jeunes hommes entre 15 et 19 ans révolus selon un schéma à trois doses. Toute nouvelle vaccination doit être initiée avec le vaccin Gardasil 9. Cependant, les vaccins n’étant pas interchangeables, toute vaccination initiée avec Cervarix doit être menée à son terme avec le même vaccin.

  7. 07

    Lorsque la vaccination a lieu avant les premiers rapports sexuels, la protection contre les lésions précancéreuses du col liées aux souches HPV présentes dans le vaccin est proche de 100 %. De plus, la vaccination permet également une prévention contre les cancers de la vulve, de l’anus et du vagin liés aux HPV et pour lesquels il n’existe pas de dépistage.
    L’immunité conférée par le vaccin est pérenne dans le temps, et le titre d’anticorps reste élevé au bout de dix ans.

  8. 08
    Point formation n°8

    Aujourd’hui, et avec un recul de plus de dix ans, plus de 200 millions de doses vaccinales ont été administrées dans le monde. Le rapport bénéfice-risque est hautement favorable et la vaccination est sûre. Il n’a pas été démontré de survenue de maladie auto-immune chez les sujets vaccinés.

  9. 09

    Depuis mai 2018, le dépistage du cancer du col de l’utérus s’appuie sur un programme national de dépistage organisé. Pour les femmes entre 25 et 30 ans, ce protocole de dépistage consiste en deux examens cytologiques à un an d’intervalle, puis trois ans après si le résultat des deux premiers est normal. L’examen cytologique en milieu liquide est recommandé, car le prélèvement en milieu liquide permet la réalisation d’un test HPV sur le même prélèvement.
    Pour les femmes de plus de 30 ans, la Haute Autorité de santé recommande le test HPV en dépistage primaire, sur prélèvement cervico-utérin, puis la réalisation du test cytologique si le virus est présent. Le test HPV sera réalisé trois ans après le dernier examen cytologique dont le résultat était normal. Si le HPV n’est pas retrouvé sur le col utérin, un nouveau prélèvement sera effectué cinq ans plus tard. En cas de positivité, un examen cytologique réflexe doit être réalisé. Si le résultat de la cytologie est négatif, un test HPV sera réalisé un an plus tard.

  10. 10

    L’autoprélèvement vaginal constitue une alternative au prélèvement cervical par un professionnel de santé pour les femmes, à partir de 30 ans, non dépistées ou insuffisamment dépistées.