Patrick Pelloux.

Le départ de Patrick Pelloux de l'hôpital Saint-Antoine aurait été motivé par des "accusations répétées de violences verbales et sexuelles" à son encontre.

Harcèlement sexuel : l'urgentiste Patrick Pelloux mis en cause par l'infectiologue Karine Lacombe

Dans Paris Match, la cheffe du service des maladies infectieuses de l'hôpital Saint-Antoine (AP-HP) jette un pavé dans la mare, qualifiant son ancien confrère de "prédateur sexuel". En 2008, le comportement problématique de l'urgentiste lui aurait d'ailleurs valu d'être "exfiltré" de son service à la demande de la ministre de l'époque, Roselyne Bachelot. Des accusations qu'il réfute, invoquant l'humour carabin.

12/04/2024 Par Aveline Marques Moins de 5 min
Violences sexistes et sexuelles
Patrick Pelloux.

Le départ de Patrick Pelloux de l'hôpital Saint-Antoine aurait été motivé par des "accusations répétées de violences verbales et sexuelles" à son encontre.

"Il y a quelques mois, j'ai recroisé un urgentiste dont on sait qu'il est un prédateur sexuel. Il m'a lâché : 'De toute façon, avec #MeToo, on ne peut plus rien faire'. Cela veut tout dire", lançait la Pre Karine Lacombe, alors en pleine promotion de son ouvrage "Les Femmes sauveront l'hôpital" (Ed. Stock), en octobre dernier dans les colonnes de Ouest-France. Six mois plus tard, l'infectiologue lève le voile dans Paris Match : le "prédateur" en question ne serait autre que le médiatique Patrick Pelloux, urgentiste au Samu de Paris, qu'elle a cotoyé durant l'été caniculaire de 2003, aux urgences de Saint-Antoine. Un service "où plusieurs d'entre nous, jeunes cheffes de clinique, internes, même aguerries, nous nous rendions avec réticence, seule notre préoccupation de faire face à cette crise sanitaire nous permettant de supporter le regard concupiscent et les mains baladeuses d'un des médecins seniors à la réputation de Don Juan bien établie", raconte Karine Lacombe dans ce livre, confiant à Paris Match que si elle n'a pas voulu citer Patrick Pelloux initialement, c'était pour montrer que le "système" était "très viril, très sexué" et la question du harcèlement sexuel, universelle.

Karine Lacombe décrit dans ce livre le "comportement empreint de domination sexuelle" de son confrère urgentiste. Un jour, illustre-t-elle, Patrick Pelloux aurait frotté son bas-ventre contre une interne, de dos, la saisissant par le cou, en lui lançant : "Te mets pas comme ça, c'est trop tentant, putain ce qu'il fait chaud." Elle-même aurait subi les tentatives de séduction de son ainé, avant d'être victime d'un "ostracisme patent" et de "plusieurs épisodes d'humiliation" après l'avoir éconduit. "Les ingrédients du harcèlement sexuel et moral se trouvaient réunis ici", lance-t-elle.

Paris Match révèle également que le départ de Patrick Pelloux de Saint-Antoine, à l'été 2008, aurait été motivé par des "accusations répétées de violences verbales et sexuelles" à son encontre. La ministre de la Santé de l'époque, Roselyne Bachelot, aurait demandé au Pr Pierre Carli, patron du Samu de Paris, "d'y exfiltrer Pelloux", confie son entourage au magazine. "Et il a été mis dans une soupente, à l'isolement, pour que ces comportements avec les femmes cessent", poursuit cette source.

Contacté par nos confrères journalistes, l'urgentiste se dit "sur le cul". "N'importe quoi, je n'ai jamais agressé personne, jamais", dément-il, soulevant l'idée d'intenter un procès pour diffamation à son accusatrice. "On était trop grivois comme on l'était alors, voilà, se défend-t-il. Ce que nous disions et nous faisions est infaisable aujourd'hui, c'est sûr. Mais on rigolait bien !"

Sollicité pour une réaction par Egora, Patrick Pelloux n'a pas donné suite à l'heure où nous écrivons ces lignes.

#MeToo hôpital : Valletoux annonce une réunion au ministère

"Le sexisme et les violences sexuelles n'ont pas leur place à l'hôpital... Aucun écart ne doit être toléré", a déclaré sur le réseau social X le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux, en réaction aux témoignages affluant ces derniers jours. Le ministre a annoncé la tenue d'une réunion des associations, employeurs et représentants des professionnels de santé sur le sujet, probablement à la fin du mois, afin "d'amplifier les actions déjà menées et travailler sur une réponse globale et ferme".

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8 débatteurs en ligne8 en ligne
Photo de profil de Olivier Delorme
260 points
Débatteur Renommé
Médecine générale
il y a 8 mois
Il faudrait aussi se rappeler son attitude avec les médecins généralistes qu'il dénigrait, les accusant de ne pas faire leur travail pour y pointer la cause de surcharge des urgences hospitalières alors même que l'ordre des médecins faisait la sourde oreille pour ne pas voir là une violation manifeste de la confraternité. Il me semble me souvenir je crois que des plaintes ordinales de leur part avaient été classée sans suite? Même attitude courageuse donc que les dirigeants de l'APHP, celle de regarder ailleurs. La France quoi...
Photo de profil de Petit Bobo
2,3 k points
Débatteur Passionné
Autre spécialité médicale
il y a 8 mois
Le socialiste est "entreprenant"... Le socialiste est conforté par le fait qu'il détient le monopole du coeur, qu'il se flatte d'être proche des gens (trop proche..), qu'il aime l'humanité ( surtout les petites à croquer), qu'il pratique l'esprit carabin (et sa version pratique), et dès qu'il a un peu de pouvoir il tient à montrer qu'il est social , pas raciste, près (très près) des petites gens (petites nenettes). On ne peut être un sale type quand on est de gauche
Photo de profil de Michael Finaud
2,8 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 8 mois
Je ne suis pas un soutien fanatique de notre Confrère Patrick PELLOUX, loin s'en faut, mais cette affaire sent tout de même un tout petit peu l'opportunisme pour que Karine LACOMBE se fasse un peu de pub gratos dans Paris-Match, celle qui est très proche de la Macronie, et de Léa SALAME, engluée dans des conflits d'intérêts, qui a soutenu le Remdesivir° et les plasmas des convalescents, celle qui été reconnue comme avoir diffamé l'iconoclaste Professeur émérite retraité primé sans être condamnée ( une première ) ce règlement de comptes à OK CHU St Antoine révèle l'ambiance d'un microcosme hospitalo-politico-médiatico-bobo-parisien....
 
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