Covid : "On s’achemine doucement vers une situation endémique", annonce le Pr Delfraissy

17/02/2022 Par Louise Claereboudt
Santé publique
Deux ans après le début de l’épidémie de Covid-19 en France, le président du Conseil scientifique a déclaré, dans un entretien accordé ce jeudi 17 février au Parisien, que "nous sortons du stade de crise pour entrer dans une phase chronique".

Alors que le Gouvernement a annoncé une levée des restrictions avec, notamment, une probable levée de l’obligation du port du masque en intérieur d’ici la mi-mars, le Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, a estimé, dans un entretien accordé au Parisien, que la France entrait dorénavant dans "une nouvelle ère". "Si les bons chiffres se poursuivent, envisager de lever le pass vaccinal dès le printemps me paraît envisageable", a-t-il ajouté, précisant que l’on est en train "d’en train d’en finir avec Omicron". Mercredi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait lui-même évoqué un allégement de ce pass avant l’élection présidentielle si la circulation virale le permettait. "Deux ans après [le début de l’épidémie], nous sortons du stade de ‘crise’ pour entrer dans une phase chronique. On va s’acheminer doucement, probablement à l’automne, vers une situation endémique, avec une circulation contrôlée du virus mais avec de temps en temps des pics épidémiques dus à l’apparition de nouveaux variants", a-t-il expliqué. Selon lui, la France vivra donc "encore longtemps" avec le Sars-CoV-2, "mais de façon différente". Si "la maladie s’installe de manière endémique", cela ne veut pas dire qu’elle "n’est pas grave", prévient-il. "Il va falloir beaucoup de temps pour que le Sars-Cov-2 devienne aussi bénin que les autres coronavirus." Alors que 78,8% des Français sont dorénavant complètement vaccinés contre le Covid, d’après les derniers chiffres de la Direction générale de la Santé, le spécialiste en immunologie maintient toutefois qu’il faut continuer à soutenir la campagne et, notamment, "à convaincre les personnes à risque de recevoir leur première dose ou leur rappel". Ce dernier a ajouté qu’il y aura "probablement une nouvelle campagne de vaccination en octobre". En effet, "les résultats israéliens montrent une relance de l’immunité après une quatrième injection". Reste à définir quelles seront les populations qui seront concernées par cette nouvelle campagne car, précise-t-il, "nous n’irons pas vers une quatrième dose généralisée". "Avec un niveau de vaccination élevé et des rappels, vivre avec le Covid, c’est, selon moi, avoir une vie presque normale, laisser le virus circuler à condition que le niveau de contamination ne soit pas trop élevé. Et reprendre des mesures de restriction temporaire lors d’une reprise épidémique. C’est le modèle qui commence à se construire", a déclaré celui qui conseille le Gouvernement.   [avec Le Parisien]

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