Prescription d'hydroxychloroquine : ce que les médecins peuvent faire et ne pas faire

23/07/2020 Par Aveline Marques
La fin de l'état d'urgence sanitaire a entraîné la levée d'un certain nombre de dérogations concernant la prescription et la délivrance de médicaments. Mais l'hydroxychloroquine est loin d'avoir été "réautorisée en douce" contre le Covid, comme le prétendent plusieurs posts massivement partagés sur Facebook.

Les médecins généralistes peuvent-ils oui ou non prescrire de l'hydroxychloroquine ? Ces derniers mois, la publication de différents décrets et arrêtés encadrant la prescription de cette molécule a considérablement complexifié la question, ouvrant la porte à différentes interprétations. Des posts Facebook, partagés en masse, ont récemment affirmé que l'hydroxychloroquine avait été "réautorisée en douce par le Gouvernement Castex". "Vous ne rêvez pas, le protocole du professeur Raoult réautorisé" clame l'auteur d'un de ses posts, JM Celagronde, partagé plus de 2000 fois.     Le post se réfère à l'arrêté du 10 juillet dernier, pris en réponse à la fin de l'état d'urgence sanitaire. Il met fin à un certain nombre de dérogations et restrictions justifiées par l'état d'urgence telle que la possibilité pour le pharmacien de renouveler des ordonnances de traitements chroniques, la limitation de la dispensation de paracétamol ou encore… les mesures concernant la prescription et la dispensation de l'hydroxychloroquine prises depuis le 23 mars. L'hydroxychloroquine "reprend donc le statut de médicament pouvant être prescrit par un médecin et remboursé pour ses indications", résume la direction générale de la Santé, interrogée par l'AFP. Soit le traitement symptomatique d'action lente de la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux discoïde, le lupus érythémateux subaigu, le traitement d'appoint ou prévention des rechutes des lupus systémiques et la prévention des lucites. La prescription hors AMM est possible, comme avant, à condition qu'elle soit justifiée "par les connaissances scientifiques", "que le patient en soit clairement informé", que cela soit "mentionné sur l'ordonnance", précise la DGS. En cas de problème, "la responsabilité civile, pénale ou ordinale du médecin peut être engagée", souligne-t-elle. La prescription dans le traitement du Covid reste, de fait, exclue : elle n'est pas indiquée, les connaissances scientifiques font défaut pour une prescription hors AMM, et la dérogation émise fin mars concernant son utilisation pour les formes graves de Covid, à l'hôpital, sur décision collégiale des médecins et sous surveillance stricte, a été supprimée par le décret du 26 mai dernier. Sont en revanche levées les restrictions de dispensation d'hydroxychloroquine en officine : le Plaquenil nécessite toujours une ordonnance (et ce depuis le 15 janvier et le classement de l'hydroxychloroquine sur la liste II des substances vénéneuses) mais toutes les prescriptions de médecin peuvent à nouveau être honorées et non plus seulement les prescriptions initiales des spécialistes en rhumatologie, médecine interne, dermatologie, néphrologie, neurologie ou pédiatrie, et les renouvellements d'autres spécialistes. Cette restriction avait été émise afin de sécuriser l'approvisionnement pour les patients chroniques.

Faut-il octroyer plus d'autonomie aux infirmières ?

Angélique  Zecchi-Cabanes

Angélique Zecchi-Cabanes

Oui

Pourquoi pas? À partir du moment où elles ont la responsabilité totale de ce qu’elles font et que les médecins généralistes n’ont ... Lire plus

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