Maladie de Huntington : l’espoir d’un traitement par thérapie génique
Une thérapie génique a réduit fortement la progression de la maladie de Huntington, dans un essai clinique.
Cette étude pivot de phase I/II a évalué l’AMT-130, un traitement de thérapie génique qui est administré en une seule injection au niveau du striatum. Elle a porté sur 29 personnes atteintes de cette maladie neurologique (n=17 forte dose ; n=12 faible dose) qui ont été comparées à un groupe témoin. La progression de la maladie était évaluée par une échelle spécifique. Les résultats, à 36 mois, ont montré que l’AMT-130 à forte dose entraînait un ralentissement statistiquement significatif de 75% de la progression de la maladie à 36 mois, comparé à un groupe témoin externe apparié. La baisse de la capacité fonctionnelle totale (CFT, critère secondaire) était également ralentie, de 60%. On observait aussi des tendances favorables pour d’autres tests cliniques qui évaluent les fonctions motrices et cognitives.
Et sur le plan biologique, les concentrations de la protéine neurofilament à chaînes légères (NfL), mesurées dans le LCR (biomarqueur de la neurodégénérescence), ont été réduites en moyenne de 8,2% par rapport à la valeur initiale à 36 mois.
La tolérance du produit a été bonne : les effets indésirables les plus fréquents dans les groupes traités étaient liés à l’administration du produit, et ont tous été résolus.
"Je pense que ces données révolutionnaires sont les plus convaincantes à ce jour dans le domaine et qu’elles mettent en évidence un effet potentiellement modificateur de la maladie de Huntington, où le besoin reste urgent", a déclaré la Pre Sarah Tabrizi, directrice du Huntington’s Disease Center de l’University College London et co-responsable du département des maladies neurodégénératives.
Les résultats étaient toujours favorables pour les patients ayant reçu le produit à forte dose. En revanche, les tendances étaient "plus variables" dans le groupe recevant la faible dose, reflétant "une réponse dépendante de la dose à l’AMT-130", concède le laboratoire.
"Il s'agit d'une avancée majeure et prometteuse", a salué Zosia Miedzybrodzka, professeure en génétique médicale à l'université d'Aberdeen (Écosse). Elle a toutefois ajouté qu'il faudra encore "de nombreux tests supplémentaires pour déterminer si cette nouvelle thérapie génique présente des effets secondaires, ou encore la durée de ses bénéfices et son efficacité à long terme".
UniQure espère déposer début 2026 un dossier auprès de l’agence du médicament américaine (FDA), pour une procédure de mise sur le marché accélérée. Puis au Royaume-Uni et en Europe.
La maladie de Huntington toucherait environ 8 000 personnes au Royaume-Uni. Ils sont 6 000 à avoir des symptômes en France.
Références :
D’après un communiqué d’UniQure (24 septembre). Avec AFP
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