Vaccination contre la grippe : "des chiffres inquiétants"

03/11/2022 Par Aveline Marques
Santé publique
Lancée il y a quinze jours, la campagne de vaccination antigrippale n'attire pas les foules. Les chiffres sont même "inquiétants" d'après l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo), qui relève une baisse de 12% des vaccins dispensés au 28 octobre par rapport à l'année précédente. 

 

Eclipsée par le Covid en 2020 et 2021, la grippe a fait son grand retour l'an dernier, avec un pic épidémique survenu exceptionnellement tard, en avril. Au total, au cours des 9 semaines d'épidémie, près d'un million de consultations, 57 000 passages aux urgences et 7000 hospitalisations ont été enregistrés. 

Si d'après le dernier bulletin de Santé publique France, seuls quelques "cas sporadiques" ont été signalés en métropole, l'hypothèse d'une épidémie anticipée cette année ne peut être exclue. Or la campagne de vaccination lancée le 18 octobre peine à convaincre. Dans son dernier point daté du 2 novembre, l'Uspo fait état de "chiffres inquiétants", avec 12% de vaccins dispensés en moins par rapport à la campagne précédente le 28 octobre.  

A J15 (pont de la Toussaint compris donc), un peu plus de 3 600 000 vaccinations avaient été réalisées, soit 31.3% de moins que l'an dernier, dont 2 950 000 chez les 65 ans et plus (-31.7%). Au sein de cette population à risque, la couverture vaccinale risque d'être encore plus faible que l'an dernier, où elle avait atteint 53%. 

Rappelant que 2000 vies sont sauvées chaque année grâce à la vaccination antigrippale chez les seniors et que 3000 vies supplémentaires pourraient être épargnées si la couverture vaccinale atteignait l'objectif cible de 75% de seniors vaccinés, l'Assurance maladie a lancé la semaine dernière une campagne médiatique de sensibilisation

 

77% des officines impliquées, tandis que les Idel "ne vaccinent quasiment plus"
Un peu plus de 16 000 officines, soit 77% d'entre elles, ont vacciné des patients au cours des 7 derniers jours. A J15, plus d'un 1.2 million de vaccinations ont été réalisées en officine (-26% par rapport à l'an dernier). Dans son point, l'Uspo appelle à "la proactivité de l'ensemble des professionnels de santé pour convaincre" les patients. Un message mal reçu par le syndicat Convergence infirmière, qui souligne que depuis que la vaccination a été ouverte aux pharmaciens, les infirmières libérales "ne vaccinent quasiment plus". "Les IDE ont perdu entre 80 et 95% de leur patientèle", relève le syndicat. Ne leur reste que les "patients qui sont alités ou qui ont de gros problèmes de mobilité". 

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Claire FAUCHERY

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