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Limiter la durée de remplacement, conventionnement sélectif… Comment les députés veulent réguler l’installation des médecins ?

Plusieurs milliers d’amendements ont été ajoutés par des députés de tous bords au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, dont l’examen débute ce lundi en commission. Parmi eux, certains visent à réguler l’installation des médecins. 

21/10/2024 Par Louise Claereboudt
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C’est une petite ritournelle qui ne plaît guère aux médecins. Comme chaque année, plusieurs amendements visant à réguler l’installation des libéraux ont été ajoutés au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025. Ils seront examinés, comme l’intégralité du texte, dès ce lundi après-midi en commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale.

"Désormais pour une grande partie de nos compatriotes en zones rurales, il faut 5 jours pour obtenir un rendez-vous chez le généraliste à 20 kilomètres de chez soi, et il faut 5 mois pour obtenir un rendez-vous avec un spécialiste à 80 kilomètres de chez soi. Cet état de fait ne peut durer davantage", écrit ainsi Marc Le Fur, député LR des Côtes-d’Armor.

Et d’ajouter : "Parce que l’incitation ne suffit plus, la liberté d’installation ne doit plus être un totem". Ce dernier propose ainsi de mettre en place une régulation géographique de l’installation des médecins généralistes, spécialistes et des chirurgiens-dentistes, à l’image de "la législation qui régente l’installation des pharmacies" et "qui a fait ses preuves", explique l’élu.

"Il serait logique que la même réglementation trouve à s’appliquer pour les médecins. Soyons cohérents : là où sont implantées des officines, nos compatriotes doivent pouvoir compter sur des médecins. A quoi bon avoir une pharmacie à quelques kilomètres de chez soi si dans un rayon de 20 kilomètres il n’y a pas un seul médecin pour dresser un diagnostic et prescrire un traitement ?", interroge-t-il ainsi dans l’exposé sommaire de son amendement.

Concrètement, pour s’installer, un médecin devra obtenir une autorisation de l’agence régionale de santé. Celle-ci lui sera attribuée "de droit" pour "toute nouvelle installation en zone sous-dotée". "Dans les zones suffisamment dotées, l’autorisation ne pourra être accordée que si elle fait suite à la cessation d’activité d’un praticien pratiquant la même spécialité sur le territoire en question", peut-on lire encore. C’est-à-dire, une arrivée pour un départ.

Les remplacements, "pas une solution pérenne"

Un autre amendement, déposé par un groupe transpartisan mené par Guillaume Garot, suggère d’empêcher un médecin "de cumuler plus de quatre années d’exercice au titre de remplaçant en libéral". Objectif avancé : "favoriser l’installation durable des médecins sur le territoire", alors que ce mode d’exercice est "de plus en plus plébiscité" par les jeunes en début de carrière, soulignent les députés.

"Ces médecins remplaçants permettent d’assurer la continuité des soins dans de nombreux territoires. Néanmoins, il ne s’agit pas d’une solution pérenne pour garantir une offre de soins suffisante sur le long terme. Il reste ainsi préférable d’inciter les médecins à exercer de façon permanente, en particulier dans les zones sous-dotées", estime le groupe transpartisan.

 

Repêchage d’étudiants

Déposé par plusieurs députés Les Républicains, un amendement vise à repêcher des étudiants ayant échoué en première année, à condition qu’ils "s’engagent à s’installer pour une durée de trois ans dans un territoire dont l’offre de soins est déficitaire". Une proposition qui ressemble beaucoup à celle de la députée de Corrèze Frédérique Meunier qui avait déposé une PPL en mars dernier.

"Aujourd’hui, chacun convient que la sélection à l’issue de la première année s’effectue sur la base de critères sans lien évident avec les qualités requises pour un bon exercice de la médecine et qui ne préjugent pas de la capacité à établir un bon diagnostic. Chaque année, des étudiants n’ayant pas démérité sont écartés alors que rien ne permet d’affirmer qu’ils ne seraient pas tout aussi aptes à exercer", écrivent les députés de droite.

Ces derniers proposent que soit établie chaque année une liste complémentaire qui permettrait qu’"un certain nombre d’étudiants ayant échoué de peu en fin de première année, les plus méritants, sur la base de leur classement, se voient proposer de poursuivre leur formation". "La sélection de ces étudiants dans l’ordre de classement de l’épreuve permet de s’assurer qu’ils disposent des qualités requises pour suivre cette formation", jugent ces élus.

Ces derniers ajoutent que ce principe est déjà en vigueur dans la fonction publique, "où des candidats non retenus à l’issue d’une sélection départementale, se voient proposer d’être admis dans un autre département".

Pour les auteurs de cet amendement, cette mesure "a l’avantage de concilier liberté d’installation et réponse au déficit du nombre de médecins". Ceux ayant réussi leur première année resteraient en effet libres de s’installer où ils le désirent à l’issue de leur formation. 

Approuvez-vous la décision de rendre obligatoire une prescription pour les médicaments anti-rhume à base de pseudoéphédrine ?

Frederic Limier

Frederic Limier

Oui

Il est grand temps de réaliser qu’un pharmacien n’a aucune compétence pour soigner, n’ayant, pendant ses études, jamais vu un mala... Lire plus

2 débatteurs en ligne2 en ligne
Photo de profil de Fabien Bray
5,8 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 mois
C'est toujours cocasse de voir un troupeau d'ânes tenter de gérer leurs vétérinaires. Ce député Le Fur qui réinstaure la revente de patientèle à prix d'or, en même temps que la proposition d'exonérations de cotisations CARMF et la baisse des cotisations URSSAF pour les cumuls emploi-retraite, vient d'offrir des croisières et des résidences secondaires à tous les médecins à l'approche de la retraite, et vient d'endetter tous les jeunes confrères qui vont galérer à rembourser avec l'augmentation des cotisations CARMF à prévoir. Bravo à lui, ça doit être le chef du troupeau. Quand à Garrot qui veut interdire le remplacement... On va tous fermer les cabinets pendant les fêtes maintenant, ce sera plus simple.
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917 points
Débatteur Passionné
Autre spécialité médicale
il y a 2 mois
"Aujourd’hui, chacun convient que la sélection à l’issue de la première année s’effectue sur la base de critères sans lien évident avec les qualités requises pour un bon exercice de la médecine et qui ne préjugent pas de la capacité à établir un bon diagnostic." Celle-là c'est la meilleure que j'aie lue dans la bouche d'un parlementaire depuis bien longtemps. Son fils ou son neveu a dû rater la PASS. J'écrirais plutôt "Aujourd’hui, chacun convient que le vote pour un député s’effectue sur la base de critères sans lien évident avec les qualités requises pour siéger dans une assemblée législative et ne préjuge pas de sa capacité à défendre le bien commun ". Il faut dire à ce simple d'esprit que rattraper les étudiants qui ont échoué de peu en première année, ça s'appelle tout simplement : augmenter le numerus (qui n'a jamais été vraiment apertus d'ailleurs) !
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7,2 k points
Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 2 mois
Les députés sont habitués à être parachutés là où ils ont une chance d’être élus mais cela n’implique pas une obligation de résidence parce que ce sont des élus nationaux. Ils doivent seulement une permanence dans leur circonscription (qu’ils se plaisent à appeler à tort leur « fief »). Rien dans leur statut de fonctionnaire un peu particulier ne les empêche d’exercer en parallèle certaines professions dont celle de médecin. Cela ne leur évite pas de perdre pied mais ils continuent de croire qu’ils s’y connaissent en politique comme en médecine! À part cela On peut être élu sans avoir fait d’études (et c’est plutôt une bonne chose) mais s’il on n’est pas très futé (même en ayant fait des études) la longueur de celles de médecine peut faire méconnaitre certaines contraintes. Allez, chacun son tour. Les médecins libéraux sont très majoritairement des gens motivés et responsables. Mais ce côté « libéral » ne doit pas leur faire oublier qu’ils exercent dans le cadre d’un service public, ce qui entraine aussi quelques contraintes. Le maillage du territoire en est une comme la permanence et la continuité des soins. Les idées farfelues des premiers sont détachées des aspirations des seconds qui souhaitent que soient reconnus la qualité de leur service, la justification de leur rémunération, leur »droit» à bénéficier d’un territoire aménagé correctement pour bénéficier d’un logement décent, de la possibilité d’enseignement pour leurs enfants, de services publics autres que celui qu’ils exercent et de loisirs possibles, tout ça à moins de 50 Km de leur domicile.... Comme tout le monde! Donc plutôt que de contraintes ils ont besoin d’incitations et de reconnaissance légitimes. Si les politiques, en l’occurrence les tutelles, et les médecins voulaient bien ouvrir un dialogue constructif sur les conventions et l’aménagement du territoire, sur ce fichu numérus qu’il soit ouvert ou fermé, mais qu’il corresponde aux besoins sous forme de concours national ou régional, d’autorisation ou d’incitation et non de sanction. On pourrait peut être se rendre compte que le système global est à réformer, que la contrainte sans moyen n’incite en rien au « sacrifice », qu’imaginer que les professions de santé interchangeables sont des leurres et que tenter de diviser pour régner n’amène que confusion et rejet. Bon, ok, je vais essayer de prendre rendez vous avec un psy (-chiatre ou -chologue) pour me faire soigner. Je sais que ce ne sera pas facile, il parait que la profession est en crise !
 
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