Carences en Fer et vitamine D : le HCSP ne recommande pas le dépistage en population générale

22/09/2022 Par Marielle Ammouche
Santé publique
Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) vient de réévaluer la couverture des besoins nutritionnels en fer et en vitamine D, dans l’objectif de mettre à jour les repères nutritionnels.

 

Il en ressort que les insuffisances en fer sont rares. Le risque concerne principalement les femmes en âge de procréer en raison des menstruations. Mais selon le HCSP, seules 3% de ces dernières présenteraient une anémie ferriprive, en France métropolitaine, un chiffre stable ces dernières années ; avec une fréquence supérieure chez les femmes d’un faible niveau socio-économique et dans les départements d’outre-mer, chez les femmes multipares, ou utilisant un dispositif intra-utérin.  

En conséquence, pour le HCSP, une supplémentation générale de la population n’est pas pertinente. En revanche, il recommande un dépistage orienté vers les populations à risque. Ainsi vis-à-vis des femmes en âge de procréer à risque élevé (facteurs de risque, tableau clinique évocateur), un dépistage et une éventuelle supplémentation martiale "limitée dans le temps" doivent être proposés.  

Pour la vitamine D, le HCSP ne recommande pas non plus de dépistage de la carence en population générale. Ce, principalement du fait de "réserves" sur la qualité et la validité des dosages et de l’hétérogénéité des seuils. Mais aussi parce que, là aussi, la fréquence globale de la carence est faible (4,4 à 6,5% selon les études). Cette dernière ne concernerait que certains groupes identifiés : les populations en précarité, les personnes obèses, les personnes ne s’exposant pas au soleil (par exemple vivant en institution ou portant des vêtements très couvrants), les personnes à peau très pigmentée vivant sous des latitudes élevées. En outre, les preuves d’efficacité de la supplémentation sont actuellement insuffisantes. Et il en est de même pour les diverses actions d’enrichissement réalisées dans certains pays. 

C’est pourquoi, pour la population générale, le HCSP mise sur un mode de vie sain et favorable au statut en vitamine D (exposition solaire modérée mais suffisante, aliments riches en vitamine D - tels que les poissons gras - à hauteur toutefois d’une portion par semaine, œufs, fromages et produits laitiers 2 par jour). Il recommande aussi d’éviter l’auto-prescription de compléments alimentaires riches en vitamine D. 

Pour les groupes à risque, "il revient aux professionnels de santé de surveiller le statut en vitamine D de certaines de ces personneIs". Le HSCP ajoute qu’il est nécessaire de renforcer l’information et la formation des médecins "pour contribuer à l’identification des personnes soumises à des risques particuliers, en s’aidant si nécessaire de scores validés". En revanche, la supplémentation systématique dans les groupes à risques identifiés n’est pas non plus recommandée.  

Etes-vous prêt à stocker des vaccins au cabinet?

Fabien BRAY

Fabien BRAY

Non

Je tiens à rappeler aux collègues que logiquement tout produit de santé destiné au public stocké dans un frigo, implique une traça... Lire plus

1 débatteur en ligne1 en ligne
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Déserts médicaux
"J'ai à peu près la même aisance financière mais je travaille moins" : avec ses centres de santé, l'Occitanie...
17/12/2025
20
Podcast Médecine légale
Un homme meurt en sortant les poubelles : le légiste Philippe Boxho revient sur cette histoire "complètement...
23/09/2025
0
Histoire
"Mort sur table" : retour sur l'affaire des "médecins de Poitiers", qui a divisé le monde hospitalier
15/12/2025
3
Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Infectiologie
Ces maladies insoupçonnées qui ont contribué à causer la perte de la Grande armée de Napoléon
21/11/2025
0
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2