Implants vaginaux : une centaine de femmes ont porté plainte pour des effets secondaires graves
Une trentaine de plaintes supplémentaires ont été déposées le 8 juillet dans le cadre de l'enquête pour tromperie aggravée et blessures involontaires suite à la pose d'implants vaginaux utilisés dans le traitement de l'incontinence urinaire ou du prolapsus génital.
Incontinence, infections, saignements, lésions, douleurs chroniques… Dénonçant des effets secondaires graves liés à la pose de bandelettes sous-urétrales ou de prothèses de renfort pelvien, une trentaine de patientes supplémentaires ont porté plainte le 8 juillet dernier. Depuis avril 2021, en effet, une enquête préliminaire est en cours pour tromperie aggravée et blessures involontaires au pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris, confiée à l'Office de lutte contre les atteintes à la santé publique (OCLAESP). A ce stade, le parquet a été destinataire de "114 signalements de personnes déclarant avoir subi des désagréments significatifs à la suite de la pose d'implants vaginaux de marques différentes et par des praticiens différents", a confirmé lundi le parquet de Paris.
"Des femmes continuent à nous contacter (...) ce qui montre que l'ampleur du problème est sans doute encore sous-évaluée", ont réagi auprès de l'AFP Mes Dorothée Bisaccia-Bernstein, Laure Heinich, Hélène Patte et Amandine Sbidian, qui représentent désormais plus d'une centaine de plaignantes. Ces dernières soutiennent que les laboratoires ont sciemment minimisé voire dissimulé les risques de leurs dispositifs contenant du polypropylène, notamment les difficultés - même l'impossibilité - de les enlever.
Aux Etats-Unis, les prothèses posées par voie vaginale ont été classifiées à "haut risque" en 2016 et interdites en 2019. En France, la pose des implants pour le prolapsus par voie vaginale est suspendue depuis 2019. Ceux posés par voie abdominale et certaines bandelettes sous-urétrales sont toujours autorisés et leur pose est désormais encadrée. "On se bat pour toutes ces femmes, pour que ces bandelettes soient interdites", a rappelé Anne-Laure Castelli, l'une des plaignantes qui a lancé le collectif "Balance ta bandelette" - qui regroupe plus de 1.000 personnes.
[avec AFP]
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