Forte mobilisation pour la grève dans les Ehpad

31/01/2018 Par S. B.

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées mardi dans toute la France pour réclamer davantage de moyens et accompagner "dignement" les personnes âgées dépendantes. Cette mobilisation inédite a été suivie par près d'un tiers des salariés des Ehpad.

L'appel à débrayages lancé par une large intersyndicale (CGT, CFDT, FO, Unsa, CFTC, CFE-CGC et SUD), avec le soutien de l'association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), a été suivi dans de nombreux Ehpad publics et privés. "Le taux de mobilisation", en comptant grévistes déclarés et personnels assignés, a atteint 31,8%, et "le taux de participation" (hors personnels assignés) 10,3%, selon la Direction générale de la cohésion sociale, qui dépend du ministère de la Santé.  La mobilisation concernait également les services d'aide et soins à domicile. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans de nombreuses villes de France: Bordeaux, Nantes, Rennes, Lyon, Strasbourg, Limoges, Perpignan, Lille ou encore Toulouse, Clermont-Ferrand, Tours, Châteauroux, Orléans, Blois et Chartres. Au moins 6.000 personnes étaient présentes, selon un décompte de l'AFP dans 18 villes. A Paris, ils étaient plusieurs centaines à proximité du ministère des Solidarités et de la Santé, parmi lesquelles Philippe Poutou (NPA), Philippe Martinez (CGT) et Laurent Berger (CFDT). Une délégation reçue par le cabinet de la ministre des Solidarités et de la Santé est ressortie "déçue", disant n'avoir obtenu que "des non réponses". Depuis plusieurs mois, les personnels réclament "davantage de moyens humains pour plus de dignité". En 2017, une centaine de grèves dans des Ehpad ont été recensées, dont la plus médiatique, aux Opalines à Foucherans (Jura), a duré près de trois mois. Agnès Buzyn a assuré comprendre leur colère et "épuisement". Ces dernières années, "les besoins en personnel ont augmenté sans que forcément les financements suivent", a-t-elle concédé, rappelant que "les personnes âgées qui arrivent en Ehpad sont de plus en plus dépendantes". En octobre déjà, des représentants syndicaux avaient écrit à Emmanuel Macron pour lui signaler une "situation explosive". Deux revendications dominent : l'application d'un ratio d'un agent par résident, contre 0,6 en moyenne actuellement, et l'abrogation d'une réforme contestée du financement, qui prévoit de faire converger progressivement jusqu'en 2023 les dotations aux Ehpad publics et privés. Les députés centristes ont réclamé mardi un moratoire sur cette réforme, qui selon ses opposants va "aggraver davantage la situation financière des Ehpad publics" et conduire à des "suppressions de postes". Agnès Buzyn avait annoncé la semaine dernière le déblocage de 50 millions d'euros supplémentaires pour les établissements en difficulté, somme jugée insuffisante par les syndicats. Elle va en outre nommer "très prochainement" l'inspecteur général des affaires sociales, Pierre Ricordeau, comme médiateur, pour "expertiser" les effets de la réforme. [Avec AFP]

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