
"Les jeunes médecins ne veulent pas se lancer dans des travaux" : l'accessibilité des locaux aux handicaps reste un sujet "d'inquiétude"
Si la nécessaire mise en conformité des cabinets n'a pas toujours été facile, 41% des médecins sondés par l'Ordre déclarent avoir procédé à des modifications de leurs locaux. L'accessibilité "est rentrée dans la norme", se réjouit la présidente de la commission Handicap du Cnom.

Depuis la loi du 11 février 2005, les établissements recevant du public (ERP) doivent être accessibles à tous les types de handicap. "Les médecins ont eu un délai pour se mettre en conformité, ça n'était pas évident à l'époque, reconnaît la Dre Claire Siret, présidente de la commission Handicap du Conseil national de l’Ordre des médecins. Beaucoup de médecins exerçaient seuls en cabinet dans des appartements, cela a nécessité des dérogations ou a suscité beaucoup de frais. Mais aujourd'hui c'est rentré dans la norme", se réjouit la généraliste, qui précise que désormais les médecins ne peuvent pas s'installer si le cabinet n’est pas aux normes et que les dérogations ne sont pas transmissibles.
D’après un rapport publié en mars dernier sur le site de l’Ordre, 41% des 7722 médecins répondants à l’enquête de la commission Handicap déclarent avoir déjà apporté des modifications concernant l’accessibilité à leur cabinet. Mais pour la grande majorité d'entre eux (95%), elles concernent le handicap moteur. "Les médecins sont plus aguerris dans ce domaine", constate Claire Siret qui reconnait que les modifications liées aux autres formes de handicap (sensoriel et psychique) sont "plus compliquées", comme la boucle magnétique pour les sourds et malentendants ou encore la luminosité pour les troubles autistiques.

Seuls 16% des médecins répondants déclarent avoir rencontré des difficultés pour mener à bien ces modifications, essentiellement d’ordre économiques. Ils déplorent aussi le "manque d’informations" sur les lois en vigueur et les démarches à suivre (41.5%). Une minorité (4.6%) rapportent des "désaccords" avec les propriétaires et les syndicats de copropriété.
Seulement 17% des répondants estiment que les modifications de leur cabinet médical ont ou pourraient les amener à repenser leur activité ou à cesser leur exercice. Pour la majorité des médecins interrogés, "ces mises au normes exigeantes et couteuses ne sont pas un frein à la poursuite de leur exercice", souligne le rapport.
Même si 43% des médecins interrogés manifestent leurs "inquiétudes sur l'avenir, en termes de recrutement de confrères ou de succession, en raison du coût, de la complexité et de l’évolution constante des exigences légales". Cette contrainte peut être difficilement supportable pour de jeunes médecins qui débutent. "Les jeunes veulent entrer dans un cabinet aux normes, ils ne veulent pas se lancer dans des travaux", relève un médecin. La durée des travaux peut également représenter une "perte considérable de temps et d'argent lorsque la mise aux normes implique l'arrêt de l'activité".
La sélection de la rédaction
Après l'angine et la cystite, faut-il autoriser les pharmaciens à prendre en charge davantage de pathologies "simples"?
François Pl
Non
Petit extrait d'une interview du Dr C. Recchia : "avoir une angine en hiver est presque devenu… banal. Pourtant, comme l’explique... Lire plus