La prise de poids est une possibilité à prendre en compte lors de l’instauration d’un traitement antidépresseur

07/06/2018 Par Pr Philippe Chanson
Psychiatrie
Les antidépresseurs sont de plus en plus prescrits (jusqu’à 23 % d’une population en soins primaires ont reçu un antidépresseur entre 1995 et 2011).

L’obésité est associée à la dépression qui est particulièrement fréquente chez les patients ayant une obésité sévère. Le traitement antidépresseur pourrait aussi être associé à une prise de poids, même si les mécanismes en sont mal connus. Afin d’évaluer l’association à long terme entre la prescription d’antidépresseurs et le poids corporel, une étude de cohorte de population a été mise en place, à partir de la base de données de la Recherche en Pratique Clinique du Royaume-Uni, entre 2004 et 2014. Les données de 136 762 hommes et 157 957 femmes ayant eu au moins 3 mesures de l’IMC ont contribué à cette étude dont le critère d’évaluation principal était la prescription d’antidépresseurs. Dans l’année d’entrée dans l’étude, 17 803 hommes (13 %) et 35 307 femmes (22.4 %) d’âge moyen 51.5 ± 16.6 ans ont reçu des antidépresseurs. Au cours des 1 836 452 personnes x années de suivi, l’incidence d’un nouvel épisode de prise de poids ≥ 5 % chez les participants n’ayant pas eu d’antidépresseurs était de 8.1 pour 100 personnes/années alors qu’il était de 11.2 pour 100 personnes/année chez les participants qui avaient reçu des antidépresseurs (rapport des taux ajustés = 1.21 ; IC 95 % = 1.19-1.22, p < 0.001). Le risque de prise de poids continuait à augmenter au cours d’au moins 6 ans de suivi. Dans la seconde année de traitement, le nombre de participants traités par des antidépresseurs pendant 1 an pour 1 épisode supplémentaire de prise de poids ≥ 5 % était de 27 (25 à 29). Chez les sujets qui avaient initialement un poids normal, les rapports des taux ajustés pour la transition du surpoids à l’obésité était de 1.29 (1.25 à 1.34). Chez les personnes qui étaient initialement en surpoids, le rapport des taux ajustés pour la transition du surpoids à l’obésité était de 1.29 (1.25 à 1.33). Les associations pouvaient ne pas être causales et les facteurs confondants résiduels pourraient contribuer à la surestimation de ces associations. Quoi qu’il en soit, l’utilisation à large échelle des antidépresseurs pourrait être un facteur contributif à l’augmentation à long terme du risque de prise de poids à l’échelle de la population. Le risque de prise de poids doit être considéré lorsque l’on prescrit un traitement antidépresseur.

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Claire FAUCHERY

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