Le surpoids et l’obésité maternels pourraient augmenter le risque d’adiposité et de pathologie cardiovasculaire et métabolique chez les enfants

07/07/2020 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Dans le cadre d’une étude de cohorte de population à partir des registres suédois médicaux, une équipe suédoise a analysé l’association entre le surpoids et l’obésité maternels et le risque de pathologie cardiovasculaire chez les enfants âgés de 1 à 25 ans. L’étude s’est basée sur les données concernant les naissances uniques vivantes rapportées dans le registre des naissances de Suède.

L’IMC maternel en début de grossesse était obtenu à la première visite prénatale. Entre 1992 et 2016, 2 230 115 naissances d’enfants vivants, sans malformation congénitale, ont été enregistrées. En tout, 1 741, soit 0.08 %, des enfants et jeunes adultes entre l’âge de 1 an et l’âge de 25 ans ont eu un diagnostic de pathologie cardiovasculaire. Les taux de pathologies cardiovasculaires en fonction des catégories d’IMC maternel étaient de 0.57 pour 10 000 enfants/année lorsque l’IMC allait de 18.5 à 24.9 kg/m2 (poids normal), de 0.61 pour 10 000 enfants/année pour un IMC de 25 à 29.9 kg/m2 (surpoids), de 0.67 pour 10 000 enfants/année pour un IMC de 30 à 34.9 kg/m2 (soit une obésité de grade 1), de 1.02 pour 10 000 enfants/année pour un IMC de 35 à 39.9 kg/m2 (soit une obésité de grade 2) et de 1.38 pour 10 000 enfants/année pour un IMC ≥ 40 kg/m2 (obésité de grade 3). En comparaison des enfants des mères ayant un IMC normal, le hazard ratio de survenue de pathologies cardiovasculaires était de 1.10 (IC 95 % = 0.97 à 1.25) en cas de surpoids, de 1.16 (0.95 à 1.43) pour une obésité de grade 1, de 1.84 (1.36 à 2.49) pour une obésité de grade 2 et de 2.51 (1.60 à 3.92) pour une obésité de grade 3. Des risques de pathologies cérébro-vasculaires augmentaient avec la sévérité de l’obésité maternelle et étaient en partie médiés par des complications néonatales d’ordre asphyxique. L’analyse montrait une tendance positive entre l’IMC maternel et le taux de maladies cardiovasculaires. En conclusion, l’obésité maternelle pourrait être un facteur de risque de maladies cardiovasculaires déjà chez l’enfant et chez l’adulte jeune. Il est bien sûr nécessaire de répliquer ces résultats avant de conclure de manière définitive et il est bien sûr indispensable d’identifier les mécanismes sous-tendant ces données.

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