Le contrat d’assistanat en médecine générale, une solution pour les déserts médicaux ?

21/12/2020
Un médecin généraliste installé en zone sous-médicalisée peut faire appel à un remplaçant assistant afin d'aider à couvrir un plus grand nombre de consultations. Voici résumés en quelques lignes les tenants et aboutissants de ce contrat.
 

Un contrat triplement gagnant Ce nouveau contrat d'assistanat répond à la problématique des zones sous-médicalisées et constitue un véritable avantage pour tous les professionnels de santé et les patients. Pour les médecins installés, il est une solution à la surcharge d'activité et prépare à une éventuelle succession. Pour les médecins remplaçants, cela permet d'accéder en douceur à un premier poste en libéral pour les jeunes. Ils sont accompagnés par un médecin plus expérimenté et n'ont pas les contraintes administratives (pas de feuilles de soins ou d'ordonnances à leur nom). Pour les patients, cette solution a pour objectif de lutter contre les déserts médicaux en attirant de jeunes praticiens dans des zones sous dotées.

  L'assistanat, l'avantage du remplacement sans les contraintes de la collaboration Ce contrat est destiné aux médecins généralistes installés en zones en difficultés ou fragiles (selon le Schéma Régional d'Organisations de Soins – SROS – établi par l'ARS). Le principe est simple : un médecin généraliste installé en zone sous médicalisée peut faire appel à un remplaçant assistant qui travaillera en même temps sur les mêmes feuilles de soins. Ceci permet à l'assistant de découvrir un territoire et un nouveau cabinet sans devoir se tracasser avec toutes les démarches administratives d'une collaboration ou installation.

Ce contrat engage l'assistant de 1 à 24 mois cumulables (renouvelable tous les 3 mois) au terme duquel il décidera s'il s'installe dans cette région. Naturellement, pour que ce contrat soit possible, le médecin installé doit disposer d'un local pour les consultations de l'assistant, et posséder un système d'informations partagé.
  Bon accueil dans les Hauts-de-France Ce contrat, lancé en décembre 2016, a séduit, en un an, plus de 110 remplaçants dans les Hauts-de-France et a permis plusieurs installations. Il répond à...

une réelle volonté des jeunes professionnels de travailler plus librement. Face à ce succès dans les Hauts-de-France, le Conseil national de l'Ordre des médecins et le Ministère de la Santé s'y intéressent de très près pour le généraliser au niveau national.
Une réussite dans la lutte contre les déserts médicaux : l'exemple de Boollezeele (Nord) A Boollezeele, ville à 30km de Dunkerque, un seul médecin généraliste exerce à dix kilomètres à la ronde. Cette situation est banale en zone rurale et il est de plus en plus difficile d'attirer de jeunes généralistes. Mais depuis cette année, la ville dispose désormais de deux praticiens grâce au nouveau contrat d'assistanat, les habitants se réjouissent et la nouvelle assistante témoigne : "Si je n'étais pas assistante ici, je serai remplaçante comme beaucoup de jeunes médecins. Je ferais une semaine dans un cabinet, quinze jours dans l'autre, une semaine à la maison... Je changerais beaucoup d'endroits. Voilà pour moi. Et pour le cabinet, ici, il y aurait beaucoup de plages horaires fermées. Par exemple le mercredi matin ou le vendredi, il n'y aurait personne. C'est du temps médical proposé en plus pour la population locale", explique la jeune généraliste assistante de Boollezeele.

  Et concrètement, comment fait-on ? Sur le site RemplaFrance, les médecins installés peuvent poster des annonces d'assistanat. Les futurs assistants se mettent en contact avec les installés et lorsque les parties sont d'accord sur les termes du contrat, RemplaFrance propose d'éditer et de signer gratuitement le contrat d'assistanat directement en ligne dans la rubrique "Contrat". En effet, comme tous les contrats, celui-ci doit être soumis à l'Ordre des Médecins du département de l'installé. Le modèle de contrat est disponible sur leur site.    

Par le Dr Timothée Wattinne, co-fondateur de RemplaFrance.
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