Généraliste, il plaque tout pour exercer un an en Antarctique

Depuis plusieurs années, le Dr Stéphane Fraize, 50 ans, rêve d’ailleurs. Après des études de médecine effectuées à Strasbourg, le généraliste part en 2013, pendant sept mois, travailler en dispensaire en Guyane. Conquis, il y retourne en 2016 pendant quatre mois. Le médecin ouvre également un cabinet en Dordogne mais finit par s’installer dans un centre de santé à Saint-Caprais-de-Bordeaux (Gironde).
Il y a une dizaine d’années, le médecin postule pour devenir médecin à Crozet, un archipel situé entre l’Afrique du sud et l’Antarctique. Il est finalement pris mais annule sa venue au dernier moment pour “raisons familiales”. Le médecin girondin décide de retenter sa chance l’année dernière, lorsqu’il tombe sur une offre de “médecin de soin” sur la base franco-italienne de Concordia, en Antarctique, dirigée par l’Institut polaire français Paul-Émile Victor et le PNRA (Programma Nazionale di Ricerche in Antartide). “J’ai toujours admiré l’Antarctique, j’avais vraiment envie de faire une coupure”, confie le généraliste de 50 ans. Jusqu’à présent, ce poste avait toujours été proposé à des médecins italiens. C’est d’ailleurs l’un d’eux qui devait suivre cette mission. Mais, il se désiste au dernier moment, comme le Dr Stéphane Fraize quelques années plus tôt. Simple hasard ou coïncidence ? Le Dr Fraize saisit l’opportunité de prendre sa place, et réussit.
Direction : la station de Concordia, situé sur le Dôme C, en Antarctique. Il laisse alors ses patients du centre de santé et obtient un statut de médecin militaire, obligatoire pour devenir médecin en Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). “Concordia c’est un milieu polaire, c’est ce qu’il y a de plus extrême”, confie le médecin. Mais cela ne le dissuade pas, bien au contraire c’est justement ce qu’il est venu chercher.
© Stéphane Fraize / Institut Polaire Français / PNRA
© Stéphane Fraize / Institut Polaire Français / PNRA
Le 11 janvier, il atterrit en Antarctique et rejoint son équipage composé de six Italiens, cinq Français et un Allemand, prêts à travailler sur la météorologie, la glaciologie, la sismologie, le magnétisme terrestre, l’astronomie, la chimie de l’atmosphère... Embauché tardivement, le médecin est le dernier à rejoindre la mission. “Normalement, on arrive en novembre et on repart en novembre de l’année suivante”, précise-t-il. Arrivé en janvier, il ne restera théoriquement “que” 10 mois en Antarctique.
Ici, il est médecin de soin et doit gérer en cas de besoin tout son équipage. “C’est un poste tellement particulier, tant d’un point de vue personnel que professionnel”, assure-t-il. Là-bas, sa pratique est “relativement modeste”. “Je n’ai pas une activité de soin très importante. Une grosse partie de mon boulot c’est de...
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