
Médecin militaire et première femme promue officier général, Valérie André est décédée
Médecin militaire, parachutiste, pilote d'hélicoptère ayant servi en Indochine et en Algérie, Valérie André s'est éteinte ce mardi 21 janvier à l'âge de 102 ans. Elle a été la première femme à devenir officier général en France.

C'était une pionnière parmi les pionnières. Valérie André est décédée ce mardi, à l'aube de ses 103 ans, a annoncé le ministère des Armées. Née le 21 avril 1922 à Strasbourg dans une famille de neuf enfants, elle rêve très jeune de devenir aviatrice. Elle fait d'ailleurs ses premières heures de vol durant son adolescence, mais ses plans sont contrariés par la Seconde Guerre mondiale qui éclate. Valérie André quitte son Alsace natale pour fuir l'invasion allemande et poursuivre ses études de médecine. Elle obtiendra son diplôme de docteur en médecine à la faculté de Paris en 1947.
Au sortir de ses études, elle décide d'allier ses deux passions : la médecine et l'aviation. Brevetée parachutiste en 1948, Valérie André s’engage en tant que médecin militaire et part pour l’Indochine. Dans ce cadre, elle vient en aide aux blessés des zones les plus isolées. Sur le front indochinois, elle prend conscience du potentiel des hélicoptères pour les évacuations de blessés sur les terrains les plus sommaires, relate le ministère des Armées dans une page "hommage" publiée sur son site. Elle retourne en France pour se former au pilotage – une première pour une femme.
Elle retourne en Indochine, munie d'une licence de pilotage, et entame ses premières missions aux commandes de son Hiller 360 puis sur Sikorsky H-34. De mars 1952 à 1953, au cours de 129 vols opérationnels, elle assure ainsi l’évacuation d’environ 165 blessés "dans des conditions souvent extrêmement dégradées". A son retour en France, elle est notamment promue responsable du suivi médical du personnel naviguant au centre d’essai en vol de Brétigny-sur-Orge.
De 1959 à 1962, elle sert en Algérie, notamment en tant que médecin-cheffe de la base aérienne de La Réghaïa. Elle effectue 350 évacuations sanitaires héliportées à bord d’une Alouette 2 et d’un Sikorsky H 34. A la fin de la guerre, elle devient médecin-cheffe de la base de Villacoublay, puis conseillère du commandement du transport aérien militaire. Sa brillante carrière d'officier au Service de santé des armées lui vaudra d'être promue au grade de général en avril 1976, à l'âge de 54 ans. Une première pour une femme.
Elle termine sa carrière en 1981 avec le grade de médecin général inspecteur.
"Devenue une référence dans le monde des femmes militaires, Valérie André fait sa transition vers le monde civil en prenant la tête de la Commission d'étude prospective de la femme militaire. Loin des champs de bataille, elle gardera la même hargne pour mener un autre combat si cher à ses yeux, celui d’une meilleure intégration des femmes dans les armées. Un sujet sur lequel elle sera, encore une fois, une pionnière", salue le ministère des Armées.
Décorée à plusieurs reprises, Valérie André a notamment été la première femme élevée au rang de Grand-Croix de l'ordre national du Mérite, en 1987. Elle a également reçu la Légion d'honneur en 1999. En 2010, elle est honorée par la remise du brevet militaire de pilote d’hélicoptère – qu'elle n'avait jamais reçu.
Première femme pilote d’hélicoptère et première Française à accéder au rang de général, Valérie André nous a quitté à 102 ans.
Figure inspirante de l’@Armee_de_lair et de l’Espace et de @santearmees, nous avions rencontré cette résistante et médecin militaire en 2015 pour le… pic.twitter.com/ArM5BaoBbf— Ministère des Armées (@Armees_Gouv) January 21, 2025
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