Aluminium dans les vaccins : l'étude qui tombe mal

22/09/2017 Par A.M.
Santé publique

En plein débat sur l'extension de l'obligation vaccinale, Le Parisien dévoile aujourd'hui les conclusions d'un essai financé par l'ANSM qui démontrerait les risques induits par la présence d'aluminium dans les vaccins. Il conclut à la nécessité de poursuivre les recherches. Communiqués à l'ANSM en mars, les résultats n'ont pas été publiés.

Voilà qui va donner du grain à moudre aux antivaccins. Le Parisien s'est procuré l'avis et les discussions du conseil scientifique de l'ANSM portant sur les résultats d'une étude menée par l'équipe du professeur Romain Gherardi, chef du service neuromusculaire à l’hôpital Henri Mondor de Créteil, sur la neurotoxicité du sel d'aluminium présent dans les vaccins.   Financement de l'ANSM   Lanceur d'alerte controversé, le Pr Gherardi est l'un des premiers à avoir détecté la myofasciite à macrophages et travaille depuis la fin des années 1990 sur les effets des adjuvants au vaccin. En 2014, il a obtenu un financement de l'ANSM pour sa recherche. Les conclusions de son essai ont été rendues en mars. "La dose ne fait pas le poison", rapporte Le Parisien. Injecté, même à faible dose, dans les muscles de souris, l'adjuvant aluminique "peut induire une accumulation d'aluminium à long-terme et des effets neurotoxiques". De l'aluminium, "nous en mangeons (…) tous les jours", commente dans Le Parisien le Pr Gherardi. "Sauf que 99,7 % de cet aluminium ressort par voies basses et 80 % des 0,3 restant, soluble, est éliminé par les reins. C'est la grande différence avec le vaccin où, du fait de l'injection dans le muscle, il passe entièrement la barrière cutanée."   "Pas vocation" à être publié   L'étude pointe également "une prédisposition génétique" à développer une myofasciite à macrophage. "D'où la nécessité de poursuivre nos recherches pour confirmer, comprendre et y remédier", insiste le chercheur. L'avis rendu par le Conseil scientifique de l'ANSM, qui n'a "pas vocation" à être publié, estime en effet que "des approfondissements sont nécessaires". Et puis plus rien. "En finançant l'essai, l'ANSM s'est donné bonne conscience et puis basta, commente le Pr Gherardi. Pour continuer l'immense chantier devant nous, nous avons besoin de 550 000 euros. En plein débat sur l'extension de l'obligation vaccinale, cette décision doit être de nature politique. Nous ne pouvons plus perdre de temps de recherche." "Il s'agit d'une recherche très préliminaire fondamentale, essentiellement sur la souris, qui ne change rien à l'analyse bénéfice/risque des vaccins qui contiennent de l'aluminium", a réagi auprès de l'AFP le directeur général de l'ANSM, Dominique Martin. "Cela ne remet pas en cause la sécurité des vaccins", a-t-il insisté, en ajoutant que "ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de problème de sécurité qu'il ne faut pas faire de recherche". Même son de cloche côté ministère :"cette étude ne change rien aux actuelles conclusions : il n’y a aucun argument scientifique à ce jour qui remet en cause l’innocuité des vaccins. Rien ne démontre une dangerosité", rapporte Le Parisien. [avec Leparisien.fr et AFP]

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