Vautrin annonce des mesures pour lutter contre l'infertilité : "Nous devons agir sur tous les fronts"
Dans un entretien accordé au magazine Femme actuelle, jeudi 12 juin, la ministre du Travail et de la Santé a avancé une série de mesures visant à "faciliter l'accès à la parentalité" et à lutter contre l'infertilité. Sera par exemple intégré un volet "santé reproductive" dans les bilans de prévention.
En 2024, l'indicateur conjoncturel de fécondité a continué de chuter pour s'établir à 1,62 enfant par femme, son plus bas niveau depuis 1919 selon l'Insee. L'an dernier, 663 000 bébés sont nés en France : c'est 2,2% de moins qu'en 2023 et 21,5% de moins qu'en 2010, "année du dernier pic des naissances". Dans ce contexte, la ministre du Travail et de la Santé a annoncé une série de mesures visant à soutenir la parentalité, dans un entretien accordé ce jeudi 12 juin à Femme actuelle.
"Nous perdons en moyenne 30 000 naissances chaque année. C'est énorme. Le solde naturel est encore positif, mais on compte seulement 20 000 naissances de plus que de décès. Donc la question n'est pas 'est-ce que la bascule démographique va se produire', mais 'quand'. Et 'quand', c'est demain…", a prévenu Catherine Vautrin. Si la "parentalité est un choix profondément intime", "il existe un écart important entre le désir d'enfants et le nombre réel de naissances", constate la ministre. "Notre responsabilité est de faciliter l'accès à la parentalité", a-t-elle déclaré, conformément au vœu du président de la République.
Soulignant que "l'infertilité a des causes variées", "médicales, sociétales, environnementales", la ministre a dit vouloir agir "sur tous ces fronts". Sur les causes médicales, Catherine Vautrin entend améliorer la prévention et l'information, car "les Français méconnaissent les conséquences de l'âge sur la procréation". "Nous intégrerons donc un volet 'santé reproductive' aux rendez-vous gratuits 'Mon Bilan prévention', dédiés aux 18-25 ans", a-t-elle annoncé. L'occasion de repérer "un éventuel facteur de risque d'infertilité" (endométriose, SOPK…), et, le cas échéant, "de proposer un accompagnement".
30 nouveaux centres de conservation ovocytaire
Chaque Français recevra par ailleurs dans sa 29ème année un message de l'Assurance maladie sur ces sujets. Sollicitée par le ministère, la Haute Autorité de santé (HAS) doit également actualiser ses recommandations sur le contenu de la consultation pré-conceptionnelle, ainsi que sur les bilans fertilité, a ajouté la ministre du Travail et de la Santé. "Nous allons faire en sorte que chaque couple puisse avoir accès à un bilan fertilité lui aussi rénové."
Catherine Vautrin s'est défendue de mener "une politique nataliste", mais a dit vouloir "éviter le 'si j'avais su'". "Certains parcours d'aide médicale à la procréation (AMP) pourraient être évités si la réalité de la baisse de la fertilité à partir de 30 ans était mieux connue", a-t-elle estimé, rappelant que l'AMP "n'est pas une solution miracle". Seront ainsi déployées les plateformes PREVENIR (Prévention, Environnement, Reproduction), qui accompagnent les couples pour des troubles de la fertilité ou des pathologies de grossesse. Elles permettent "une prise en charge individuelle plus précoce des couples avec un diagnostic et des préconisations ciblées".
La ministre a également annoncé la création, d'ici 2027, de 30 centres de conservation ovocytaire, en plus des 40 déjà existants, "afin que chaque Française y ait accès en moins d'une heure". Les centres privés lucratifs pourront être autorisés à congeler des ovocytes, sur dérogation, "en cas d'insuffisance sur un territoire". "C'est ce que prévoit le cadre défini par la loi de bioéthique de 2021. La question de l'augmentation de la demande justifie selon moi de revoir ce sujet à l'occasion des travaux de révision de la loi bioéthique en 2026", a-t-elle précisé.
[avec Femme actuelle]
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