Fin de vie.

Loi sur la fin de vie : "Beaucoup de choses sont inacceptables" selon Braun

L'ex-ministre de la Santé François Braun s'est exprimé dans les colonnes de la Tribune Dimanche sur le projet de loi sur la fin de la vie. Il dénonce un texte "pas mûr" contenant "beaucoup de choses inacceptables" et dans lequel trop de responsabilités sont données aux médecins. Le texte de loi arrive ce lundi dans l'hémicycle de l'Assemblée. 

27/05/2024 Par Sandy Bonin
Fin de vie.

"Dans le texte tel qu'il est aujourd'hui, il y a beaucoup de choses inacceptables", a commenté l'ex-ministre de la Santé interrogé par nos confrères de La Tribune sur le projet de loi sur la fin de vie. "Le médecin pourrait prendre une décision de mort sur dossier, sans examiner le patient. C'est impensable. La volonté de mettre fin à ses jours est individuelle. [...] Si l'aide à mourir est mise en place, la responsabilité ne doit pas reposer sur le médecin", a jugé François Braun. 

Selon lui, "le médecin doit, d'abord, échanger pleinement avec le spécialiste qui suit le patient, le médecin en soins palliatifs, un psychiatre". "Si l'on va vers le suicide assisté, cela ne doit pas être un acte médical", a-t-il martelé.

Le projet de loi sur la fin de vie arrive ce lundi 27 mai dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, et entend ouvrir la possibilité pour certains patients d'une "aide à mourir", mais les modifications introduites en commission font craindre jusque dans l'exécutif une perte d'"équilibre". Pour laisser le temps aux débats qui mêleront la technicité médicale au juridique et à l'intime, l'Assemblée a prévu deux semaines de discussions en première lecture. La ministre de la Santé Catherine Vautrin ouvrira le bal à 16h, le vote devant avoir lieu le 11 juin.

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2 débatteurs en ligne2 en ligne
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780 points
Débatteur Passionné
Gastro-entérologie et hépatologie
il y a 2 ans
Commençons par le début Avant toute discussion nécessité absolue d’avoir des services de soins palliatifs digne de ce nom en nombre suffisant sur tout le territoire Et en fonction du bilan réévaluons la situation de fin de vie Soulager de façon efficace avec des gens compétents la douleur physique ou morale n’est pas tue. C’est nous médecins notre rôle attention à ne pas se faire déborder par les politiques d’incompétence notoire sur ce domaine et autres « sachants tout sur tout » J’ai prêté ce serment et j’y suis resté fidèle le mieux que j’ai pu.
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1 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 ans
Ce serment (extrait) nous l'avons tou(te)s prononcé(e)s avec émotions, NOUS devenions tou(te)s MEDECINS. Mais il n'est pas opposable à la loi !!! Pourtant tout est dit ... Juste peut - être une question de financement de la SANTE ??? "Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services  qui me seront demandés. J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité. Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque.”
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10,7 k points
Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 2 ans
Revoilà le débat sur la fin de vie qui « s’invite » enfin au parlement. Ce débat est nécessaire; pourvu qu’il ne soit pas dénaturé par les tripatouillages verbaux et verbeux et les préoccupations électoralistes et sectaires. Je voudrais re citer une phrase que l’on prête à Staline: « Un mort c’est un drame, un million de morts c’est une statistique ». Bien sûr le contexte était très différent mais c’est pour INDIVIDUALISER la situation que je la cite. Bien sûr nous sommes « tous » concernés mais c’est surtout une histoire, le parcours de « chacun ». Si je voulais continuer dans une certaine provocation, je parlerais aussi du glissement sémantique de la PMA à l’AMP. Oui, il est plus juste de parler de l’assistance médicalisée à la procréation que de la procréation médicalement assistée: ce n’est pas le médecin qui procrée: il aide. Pour le suicide assisté, il est plus juste de dire assistance médicalisée au suicide, ce n’est pas le médecin qui tue, il aide ou il peut aider quand le patient décide et ne peut pas réaliser seul le geste: on n'a jamais condamné un médecin pour non assistance à personne en danger quand il arrête les traitements déraisonnables ou prescrit une sédation profonde. La fin de vie dans la dignité, cela a du sens. Ce n’est pas QUE la fin d’une souffrance, d’une dépendance, d’une situation dégradante, un soulagement: « c’est finalement mieux pour lui (pour moi) que cela s’arrête ». C’est « vivre sa mort sereinement », l’anticiper pour gérer l’angoisse, choisir la manière et l’instant pour éviter l’improvisation et les difficultés liées au processus, aux résistances et/ou l’opposition de l’environnement, voire des proches. Il faut absolument faire le lien avec les directives anticipées, les protéger, ne pas se retrouver avec ces obstacles, ces polémiques, ces « affaires » sur l’obstination déraisonnables et l’arrêt des traitements qui ont tant défrayé les media et remué les consciences et même suscité des procès. Oui il faut encadrer par la loi, éviter les dérives, échapper aux mouroirs « profitables » Mais de même que les PMI ne se déshonorent pas dans la contraception et l’accès à l’IVG, les soins palliatifs ne seraient pas si mal placés pour aborder la mort autrement que par la sédation profonde uniquement « terminale » et court termiste. Oui il faut des clauses de conscience mais aussi des filières alternatives. Oui l'euthanasie doit rester l'exception et l'assistance au suicide accessible à chacun et pas seulement aux plus fortunés à l'étranger. Les exemples existent ces pays ne sont pas criminels, leurs limites sont connues, on peut les améliorer, au moins les adapter à nos pratiques.
 
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