Déremboursement de l'homéopathie : Macron a la main qui tremble

01/07/2019 Par Yvan Pandelé
Politique de santé
L'avis de la HAS va-t-il déboucher sur un déremboursement des spécialités homéopathiques ? Les pressions industrielles et politiques sont maximales, et le quotidien Les Échos révèle que le président de la République aurait demandé des éléments complémentaires avant toute prise de décision effective.

  L'avis de la HAS en faveur du déremboursement de l'homéopathie, rendu public vendredi 28 juin, place l'exécutif devant ses responsabilités. Face à ce choix délicat, Agnès Buzyn a déjà annoncé sa volonté de se donner le temps de la réflexion, évoquant un délai possible de "quelques jours ou quelques semaines". Le dossier est d'autant plus sensible que les Français continuent de témoigner leur attachement aux granules et que le lobbying politique de Boiron semble porter ses fruits. Le maire de Lyon -et ancien ministre de l'Intérieur- Gérard Collomb est monté au créneau vendredi, après l'annonce de la HAS. "J’ai pris l’engagement de solliciter Madame la ministre de la Santé pour qu’aucune décision ne soit prise sans étude complémentaire de santé publique", a twitté l'édile, proche du chef de l'État. Il relayait ainsi la requête du laboratoire lyonnais, formulée vendredi dans un communiqué, de repousser la décision afin d'étudier plus avant un éventuel intérêt de santé publique de l'homéopathie.

D'après Les Échos, l'avenue Duquesne n'aurait pas la main sur la décision finale, l'arbitrage passant par l'Élysée. Le quotidien économique révèle qu'Emmanuel Macron aurait demandé "des éléments d'appréciation complémentaires" avant que ne soit tranchée l'épineuse question. Une hypothèse intermédiaire serait à l'étude : abaisser le seuil de remboursement des 30 % actuels à 15 %. Cette solution aurait aussi pour effet de maintenir le taux de TVA à 2,1 % pour les granules, alors qu'il est de 10 % pour les médicaments non remboursés. Une façon de ménager les intérêts économiques sans (trop) discréditer l'avenue Duquesne. Ou l'art du "en même temps" porté à son pinacle. [Avec Les Échos]

Faut-il mettre fin à la possibilité pour un médecin retraité de prescrire pour lui-même ou pour ses proches ?

Didier Thiranos

Didier Thiranos

Oui

Le médecin retraité ayant toujours son diplôme et acteur d'une longue carrière, donc d'expérience doit pouvoir le faire . Sauf bie... Lire plus

0 commentaire
1 débatteur en ligne1 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
10
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2