Tarifs des dentistes : quelles carottes contre le reste à charge zéro des prothèses ?

19/02/2018 Par Catherine le Borgne
Paramédicaux

Des soins mieux rémunérés en échange d'une baisse des prix des prothèses : l'Assurance maladie a dévoilé vendredi ses propositions pour "rééquilibrer" les tarifs des chirurgiens-dentistes. Mais leurs syndicats considèrent que le compte n'y est pas.

Cinq mois après la reprise des négociations, voilà enfin des arguments chiffrés à se mettre sous la dent. "Maintenant, la discussion peut commencer", a déclaré à l'AFP Catherine Mojaïsky, présidente de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD). Pour "amener à un rééquilibrage de l'activité des chirurgiens-dentistes", l'Assurance maladie met sur la table 692 millions d'euros de "revalorisations tarifaires" pour les soins conservateurs comme la pose de couronne ou l'extraction de dent, selon un document dont l'AFP a obtenu copie. S'y ajoutent 90 millions d'euros pour des actions de prévention destinées aux enfants et aux patients diabétiques. Ces mesures sont censées compenser l'instauration de plafonds pour les "actes prothétiques fréquents", qui entraîneront un manque à gagner de 562 millions d'euros pour les dentistes. En fonction du matériau utilisé et de la place de la dent (visible ou non), près de la moitié des prothèses seraient intégralement remboursées, dans le cadre du "reste à charge zéro" promis par Emmanuel Macron. Une autre partie (environ quatre sur dix) bénéficierait d'un "reste à charge modéré", seule une minorité restant à "tarifs libres". "Je ne crois pas qu'on soit gagnant", a réagi Patrick Solera, président de la Fédération des syndicats dentaires libéraux (FSDL), qui conteste les calculs de l'Assurance maladie et considère que les plafonds proposés sur les prothèses "vont tirer la qualité vers le bas". "Si la copie n'est pas améliorée, il y peu de chances que l'on signe", a-t-il ajouté. Moins incisif, son homologue de l'Union dentaire, Philippe Denoyelle, juge qu'"il n'y a pas encore ce qu'il faut" mais relève "des choses qui vont dans le bon sens en matière de prévention". "On est au début du dur de la négociation", a-t-il souligné, se disant "relativement confiant pour la suite". Malgré une "impression d'être perdant" et la "complexité" des mesures sur les prothèses, Catherine Mojaïsky assure qu'elle "prendra le temps nécessaire pour aboutir à un compromis acceptable". [Avec AFP]

Etes-vous prêt à stocker des vaccins au cabinet?

Fabien BRAY

Fabien BRAY

Non

Je tiens à rappeler aux collègues que logiquement tout produit de santé destiné au public stocké dans un frigo, implique une traça... Lire plus

 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Déserts médicaux
"J'ai à peu près la même aisance financière mais je travaille moins" : avec ses centres de santé, l'Occitanie...
17/12/2025
20
Podcast Médecine légale
Un homme meurt en sortant les poubelles : le légiste Philippe Boxho revient sur cette histoire "complètement...
23/09/2025
0
Histoire
"Mort sur table" : retour sur l'affaire des "médecins de Poitiers", qui a divisé le monde hospitalier
15/12/2025
3
Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Infectiologie
Ces maladies insoupçonnées qui ont contribué à causer la perte de la Grande armée de Napoléon
21/11/2025
0
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2