Un rassemblement prévu après la violente agression d'une généraliste à Marseille
Un rassemblement sera organisé le 22 août prochain pour soutenir la généraliste de Marseille violemment agressée par deux patientes pour avoir refusé de délivrer une ordonnance.
Rendez-vous est donné. Patients, habitants, élus et soignants sont invités à se réunir ce jeudi 22 août à 18h, devant le cabinet médical situé au 82 avenue de La Viste à Marseille, pour dénoncer l'agression d'une jeune généraliste dix jours plus tôt. C'est le Dr Saïd Ouichou, qui a pris l'initiative de ce rassemblement, écœuré par ce qui est arrivé à sa collaboratrice. "Malheureusement, la délinquance se promène et elle s'invite même chez le médecin", a-t-il déploré auprès de France bleu Provence.
Lundi 12 août, une jeune femme d'une vingtaine d'années et une adolescente débarquent au cabinet situé dans les quartiers Nord de la cité phocéenne. Il est 18h30, le cabinet s'apprête à fermer. La généraliste, qui est seule ce jour-là, ne se méfie pas. "En fait, elles voulaient une ordonnance pour quelqu'un à la maison qui ne voulait pas de déplacer", a expliqué le Dr Ouichou à France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur. La praticienne refuse de la leur délivrer, et contacte une première fois la police, qui ne se déplace pas.
Les deux jeunes femmes insistent et refusent de quitter les lieux. Lorsque la généraliste appelle une seconde fois le 17, la tension monte et les coups commencent à pleuvoir. "La grande, âgée de 24-25 ans, lui arrache les cheveux, elle lui bloque la tête entre les jambes, la tabasse, la mord, elle appelle la petite jeune de 14 ans, et elles se sont mises à la frapper toutes deux", selon le Dr Ouichou. "Elles se sont acharnées sur elle" puis ont pris la fuite.
Choquée, la généraliste a reçu quatre jours d'ITT. Elle a porté plainte, et a suspendu son activité pour une durée indéterminée. Selon son collaborateur, elle envisage de quitter les quartiers Nord de Marseille. "Ces incidents se répètent malheureusement dans ce secteur où les agresseurs bénéficient d’une impunité totale et aucune mesure ne les dissuade de passer à l’acte", a-t-il dénoncé sur sa page Facebook.
Lui-même a déjà été victime à plusieurs reprises d'agressions de la part de patients. C'est ce qui l'a motivé à déménager il y a deux ans pour ouvrir cette maison médicale, sécurisée, équipée de vidéosurveillance, relatent nos confrères de France 3. "C'est moi qui l'ai invitée à venir s'installer avec moi, en lui disant 'tu ne crains rien, ça se passe bien, les gens sont sympas' et voilà !", a-t-il témoigné, se sentant coupable de ce qui est arrivé à sa consœur.
Ce rassemblement est comme un SOS pour lui. "Nous avons besoin de votre soutien et de votre mobilisation pour mettre fin à ces violences avant que les quartiers Nord ne se vident de leurs soignants", a-t-il écrit sur Facebook. "Il est urgent de prendre des décisions pour protéger les soignants qui exercent leur métier courageusement dans cet environnement d’insécurité." Auprès de France bleu, le médecin a prévenu : "S'il n'y a pas grand monde au rassemblement, on estimera que les gens sont d'accord avec ce qu'il se passe, et là, le cabinet fermera."
[avec France bleu et France 3]
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