
Accusés de privilégier l'esthétique, les dermatos se défendent : "Cela représente moins de 10% de l'activité"
Le Syndicat national des dermatologues-vénérologues (SNDV) n'a pas digéré l'émission Capital diffusée le 2 février dernier. Dans un contexte de difficultés d'accès aux dermatologues, il est reproché aux spécialistes de prioriser les activités esthétiques, jugées plus rentables. Un "préjugé" qui "nuit à l'image" de la profession.

Consacrée aux "abus", au gaspillage et plus largement au "business" de la santé, l'émission du magazine Capital diffusée sur M6 le 2 février dernier a fait réagir les spectateurs… et bondir les dermatologues. Ces derniers y sont en effet accusés de prioriser, pour des raisons de rentabilité, les consultations de médecine esthétique. On y voit ainsi un même cabinet, joint par téléphone par deux journalistes, proposer un rendez-vous à un an pour une consultation médicale "classique", contre seulement 10 jours pour une injection d'acide hyaluronique. "Si je veux faire des injections de botox j'ai un rendez-vous demain", se désespère ainsi une patiente, qui ne parvient pas à trouver de dermatologue pour faire traiter sa jambe.
Dans un communiqué du 24 février, le SNDV dénonce "un procès d'intention contre les dermatologues" et "un préjugé qui nuit à l'image et au crédit de l'ensemble de la profession". "Aujourd’hui, un certain nombre de Français pensent qu’il est de plus en plus difficile d’obtenir un rendez-vous en dermatologie parce que les dermatologues privilégieraient les soins esthétiques alors qu’en réalité cette conséquence est due à une pénurie de ces professionnels depuis plusieurs années", corrige le Dr Luc Sulimovic, président du syndicat. En réalité, avance le SNDV, l'activité esthétique "ne représente qu'à peine moins de 10% de l'activité totale pour l'ensemble de ces professionnels de santé spécialisés, y compris à l'hôpital".
Les médecins généralistes sont de plus en plus nombreux à faire de la médecine esthétique sans qualification reconnue alors que nous sommes en pénurie de médecin traitant
Le président du syndicat rappelle néanmoins que les dermatologues "sont des experts qualifiés en médecine esthétique". Et que "les médecins généralistes sont de plus en plus nombreux à faire de la médecine esthétique sans qualification reconnue alors que nous sommes en pénurie de médecin traitant"…
Alors que la moitié des dermatologues en exercice ont plus de 55 ans, le syndicat se bat pour augmenter le nombre de postes d'internat, et œuvre au développement des équipes de soins spécialisées et de la télé-expertise, qui permet aux généralistes d'avoir un "diagnostic rapide". Enfin, il réclame la suppression de l'obligation de la primo-prescription hospitalière de "médicaments majeurs dans les maladies chroniques inflammatoires dermatologiques permettant ainsi une prise en charge plus efficace des patients nécessitant ce type de thérapeutique par les dermatologues libéraux".
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