Pourquoi les généralistes critiquent le nouveau DMP

16/11/2018 Par Catherine le Borgne

Cet "outil indispensable" salué dans son principe, sort de 13 années de bugs, expérimentations stériles et dépenses non maîtrisées. Malgré sa reprie en main par la Cnam, le nouveau DMP ne satisfait pourtant ni les généralistes de la CSMF, ni ceux de MG France.

  Si tout le monde semble soulagé de voir le DMP sortir des limbes, porté par une nouvelle gouvernance et une véritable volonté politique, "les éléments ne sont pas encore réunis pour qu'il réponde à nos besoins et à ceux des usagers", a déclaré jeudi le Dr Luc Duquesnel, le président des Généralistes de la CSMF, lors d'une conférence de presse. Pourquoi ? Parce que seuls les deux tiers des logiciels métiers sont compatibles et que "la moitié d'entre eux sont inutilisables, car non ergonomiques et d'utilisation chronophage et non intuitive", a-t-il développé. Autre grief : l'absence de hiérarchisation des documents qui y sont introduits, problème également critiqué par MG France. "Son usage interroge les médecins parce qu’il n’est ni organisé ni hiérarchisé. La multiplication des documents sans hiérarchisation ne permet pas d’envisager une exploitation professionnelle", regrette le syndicat monocatégoriel. "Les médecins généralistes ont besoin avant tout d’outils de communication entre professionnels (…) Ils veulent pouvoir communiquer aisément à partir de leurs logiciels de gestion de cabinet. Pour cela, ils doivent pouvoir utiliser facilement des canaux de communication : messagerie sécurisée et réseau social de professionnels de santé", explique le syndicat dans un communiqué.  Ce qui nécessitera de consacrer un temps d’appropriation et de formation à ces nouveaux outils. "C’est une priorité", souligne le syndicat du Dr Battistoni. Le volet médical de synthèse (VMS), tel qu'il est actuellement proposé, c’est-à-dire à créer par le médecin traitant, ne convient pas du tout aux Généralistes de la CSMF. "Pour une utilisation optimale, ce VMS doit comporter des données structurées et non pas du texte libre", explique le Dr Duquesnel. Or, La constitution d'un VMS prend du temps, "30 minutes en moyenne, mais l'assurance maladie ne veut pas y mettre de l'argent"' proteste-t-il en estimant à 50 euros au minimum, la rémunération qui doit être liée à l'ouverture d'un VMS. MG France ne chiffre pas cette tâche, mais reconnait que la mise à jour régulière du DMP et sa synthèse, des "tâches longues et astreignantes qui engagent la responsabilité du médecin traitant", doivent être prises en compte. L'assurance maladie a décidé de rémunérer les pharmaciens d'officine 1 euro par dossier ouvert.

Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?

Claire FAUCHERY

Claire FAUCHERY

Oui

Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus

1 débatteur en ligne1 en ligne
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS renommées "communauté France santé" : Stéphanie Rist explique l'enjeu
07/11/2025
12
Podcast Histoire
"Elle était disposée à marcher sur le corps de ceux qui auraient voulu lui barrer la route" : le combat de la...
20/10/2025
0
Portrait Portrait
"La médecine, ça a été mon étoile du berger" : violentée par son père, la Pre Céline Gréco se bat pour les...
03/10/2025
6
Reportage Hôpital
"A l'hôpital, on n'a plus de lieux fédérateurs" : à Paris, une soirée pour renouer avec l'esprit de la salle...
14/10/2025
8
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2