"La médecine générale est devenue un entonnoir sans filtre" : l'appel à Macron d'une cinquantaine de médecins du Béarn

25/05/2022 Par Aveline Marques
Parce qu'ils ne peuvent pas faire toujours plus en étant toujours moins nombreux, 46 médecins généralistes de Pau et du Béarn ont adressé une lettre ouverte au Président de la République, l'appelant à soulager leur fardeau et ne pas charger la barque en rétablissant l'obligation de garde.

  "Depuis de trop nombreux mois, les patients sont de plus en plus nombreux à nous exprimer leur mécontentement", écrivent ces praticiens, qui subissent de plein fouet la baisse -insuffisamment anticipée- de la démographie médicale. Parce que les généralistes ne sont pas les seuls à manquer, les signataires déplorent d'être devenus "dermatologues, médecins du travail, psychiatres, médecins de prévention, ORL, gynécologues, assistants sociaux, médecins scolaires, ophtalmologues". "La médecine générale est devenue une sorte d'entonnoir sans filtre dans lequel s'engorge la multitude des maux d'une société malade des échecs d'une politique de santé défaillante depuis plus de 40 ans."

En attendant les effets de la hausse puis de la suppression du numerus clausus, les généralistes béarnais appellent à des solutions urgentes. D'après le Dr Gaël Corvest, l'un des signataires interrogé par Sud Ouest, l'éducation des patients est nécessaire : "il faut apprendre à ne pas se rendre chez le médecin aux premiers maux". "Il faut surtout stopper la paperasse administrative pour avoir plus de temps médical, insiste-t-il. Mes confrères et moi tournons autour de six à huit heures d'administratif par semaine. Il faudrait aussi répartir les actes aujourd'hui confiés aux médecins entre les professionnels de santé." Il cite ainsi le cas des certificats sportifs, des consultations ophtalmologiques mais aussi le renouvellement de médicaments. S'adressant enfin aux hospitaliers qui font du rétablissement de l'obligation de garde des libéraux la solution à tous les maux, il répond : "Après trente patients par jour, je ne me vois pas prendre des gardes la nuit ou le week-end". [avec Sud Ouest]

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