Le porte-parole des pompiers menacé de mort après s’être publiquement opposé à la réintégration des non-vaccinés

18/08/2022 Par Louise Claereboudt
Le commandant Eric Brocardi, directeur de la communication de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), est victime depuis plusieurs jours d’un déferlement de haine après s’être publiquement opposé à la réintégration des effectifs non-vaccinés contre le Covid-19. De nombreuses personnalités politiques et du monde médical lui ont apporté leur soutien.

  Depuis ce "mardi" 16 août, le porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), Eric Brocardi, fait l’objet de menaces de mort et d’insultes, a-t-il indiqué à l’AFP. La cause ? Le Niçois s’est publiquement opposé à la réintégration des sapeurs-pompiers non-vaccinés contre le Covid-19. "Plusieurs dépôts de plaintes sont en cours", a-t-il précisé. Selon la Sécurité civile, ils seraient moins de 200 pompiers professionnels sur 41.800 et 5.000 pompiers non-professionnels sur 197.000 à ne pas être vaccinés contre le Covid et à avoir été suspendus. Fin juillet, dans les colonnes de Marianne, Eric Brocardi avait estimé que le "manque de personnel" chez les pompiers – qui luttent depuis plusieurs semaines contre les incendies - "existait avant la crise Covid", ajoutant que "nous aurions les mêmes lacunes si demain [les pompiers non-vaccinés] étaient réintégrés". "Jusqu'ici il y avait des commentaires mais pas de menaces directes", a précisé Eric Brocardi à l’AFP, qui avait à nouveau été interrogé sur la question "la semaine passée sur un plateau de télévision". Contacté par téléphone par le quotidien Nice Matin, le commandant a réaffirmé ce mercredi 17 août que "tout sapeur-pompier doit répondre à des exigences médicales. Certains ne peuvent être opérationnels parce qu’ils ne protègent plus assez la population. Il faut être cohérent : les sapeurs-pompiers eux-mêmes ont participé à la vaccination d’un quart de la population." De nombreux soutiens ont afflué sur les réseaux sociaux, notamment de la part de sapeurs-pompiers qui ont pris la défense de leur collègue. Le hashtag #jesoutiensBrocardi a été lancé sur Twitter. Grégory Allione, président de la FNSPF, a soutenu "un sapeur-pompier hors pair, un directeur de la communication inégalé, un ami !" La Fédération a fait savoir qu’elle portera également plainte.

Dépenses de santé : faut-il responsabiliser davantage les patients?

Christian  Syssau

Christian Syssau

Non

Il faut responsabiliser tous les acteurs : bien sûr prendre conscience du coût des prescriptions par rapport à leur utilité , po... Lire plus

D’autres personnalités publiques, et notamment politiques, ont condamné ce lynchage. Pour le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, "quelle que soit l'opinion de chacun, ces agressions sont insupportables", a-t-il écrit sur Twitter. Le maire de Nice a également tenu à exprimer son soutien, tout comme plusieurs personnalités du monde médical, à commencer par le ministre de la Santé, mais aussi le président de l’UFML-S, le Dr Jérôme Marty.

 

Eric Brocardi a indiqué à nos confrères de Nice Matin qu’il déposerait plainte et signalerait systématiquement à la plateforme Pharos (portail officiel de signalement des contenus illicites de l’Internet) les messages haineux. [avec AFP, Marianne, et Nice-Matin]

3 débatteurs en ligne3 en ligne
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Assurance maladie / Mutuelles
"C'est humiliant" : dans le viseur pour leurs prescriptions d'arrêt maladie, deux généralistes témoignent
21/07/2025
26
Podcast Santé numérique
Le numérique, nouvel allié des médecins dans la prise en charge des douleurs chroniques
16/07/2025
0
Reportage
"Dis-moi ce que tu prescris, je te dirai qui tu es" : immersion au sein d'un groupe de pratique entre médecins
16/07/2025
2