Migraine : des troubles cognitifs à ne pas négliger
Une nouvelle étude pointe le poids majeur de la migraine sur la vie quotidienne, le moral mais aussi sur les fonctions cognitives, avec des difficultés fréquentes d’attention et de mémoire, - un sujet jusque-là peu évoqué.
Cette enquête a été réalisée par l’association La Voie des Migraineux auprès de 1 095 migraineux au cours de l’été 2025. « La migraine concerne plus de 10 millions de personnes en France mais reste encore trop peu reconnue dans son impact » rappelle ainsi cette association de patients. Les conséquences de la migraine, vont en effet bien au-delà de la douleur. Avec un impact majeur sur la qualité de vie personnelle, familiale et professionnelle. « La migraine reste une affection mal comprise, même parfois par le corps médical. Cette méconnaissance entretient la stigmatisation », ajoute le Dr Matthieu Rutgers, neurologue à Bruxelles.
Les participants à cette enquête étaient des migraineux chroniques et sévères ; 64% déclaraient plus de 8 jours de crise par mois. Et même sous traitement, ces crises duraient souvent plus de 2 heures et parfois plusieurs jours, précise l’association.
Les résultats soulignent tout d’abord l’importance du retentissement de la migraine sur les activités quotidiennes, les relations familiales et le moral : les patients doivent renoncer souvent à des activités sociales (voir des amis, sortir au restaurant, participer à des fêtes familiales…), et évoquent des difficultés à s’occuper des enfants. Tout cela entraine un sentiment de culpabilité, présent chez 8 patients sur 10.
Plus encore, plus d’1 migraineux sur 2 (52 %) déclare avoir eu des idées suicidaires pendant leurs crises et 43 % en dehors. L’épuisement est fréquent ou permanent pour la quasi-totalité des patients (84%).
L’étude pointe, par ailleurs, la présence de troubles cognitifs associés, alors que ce sujet est souvent peu évoqué. Ainsi, 86 % des patients déclarent présenter des difficultés d’attention et 81% des problèmes de mémoire. Cela peut entrainer des difficultés de concentration, un langage parfois perturbé et des interactions brouillées - des symptômes qui peuvent persister même entre les crises pour environ un tiers des patients.
« Plusieurs mécanismes pourraient expliquer le lien migraine-cognition : tout d’abord, la douleur mobilise des ressources cérébrales communes aux tâches cognitives, réduisant leurs performances ; des études montrent une activité cérébrale altérée pendant le prodrome et des différences structurelles dans des zones clés (hippocampe, cortex orbitofrontal) ; enfin, l’aura et la migraine chronique pourraient s’accompagner d’un moindre drainage glymphatique » explique la Dre Olivia Begasse de Dhaem, neurologue spécialisée dans les céphalées à Stamford (Connecticut) et vice-présidente du Global Patient Advocacy Coalition for Headache, dans un communiqué de La Voie des Migraineux.
L’association plaide donc pour une meilleure reconnaissance de cet impact de la migraine. « Il est urgent de la reconnaître comme un handicap à part entière afin d’en finir avec la stigmatisation et de permettre une prise en charge adaptée. Sans cette reconnaissance, trop de patients continueront à subir en silence ses impacts sur leur santé, leur famille, leur scolarité et leur vie professionnelle » alerte Sabine Debremaecker, Présidente de l’association.
Références :
D’après un communiqué de La Voix des Migraineux (10 septembre
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