Paris sans sida veut mobiliser les médecins généralistes pour la prescription de la PrEP
La PrEP a largement prouvé son efficacité, permettant de réduire le risque de transmission de l’ordre de 99% lorsqu’elle est correctement prise. Et les médecins généralistes ont déjà commencé à s’en emparer. Mais les marges de progression sont encore grandes. Ainsi, au premier trimestre 2022, 3 800 primo-prescriptions, soit 41% de l’ensemble des initiations de PrEP, avaient été effectuées par des prescripteurs libéraux (dont 88% par des médecins généralistes). Au total, 42 000 personnes prenaient une PrEP. Pour accentuer cette prévention, les généralistes ont donc toute leur place. A cet effet, FormaPrEP est un outil complet de formation en ligne ; et Paris sans sida vient d’éditer un livret sur ce sujet, "La PrEP en médecine de ville — Initiation et suivi". En outre, plus globalement, la question de la sexualité doit être abordée plus largement et plus systématiquement en consultation. Divers ouvrages à cette fin sont accessibles sur parissanssida.fr et www.santepubliquefrance.fr. Cette mobilisation des médecins apparaît d’autant plus importante qu’une récente étude de l’Ifop pour Paris sans sida, souligne le manque de connaissance des Franciliens sur la PrEP et le dépistage. Ainsi, moins d’une personne sur trois sait qu’une personne séropositive qui suit bien son traitement ne peut plus transmettre le VIH ; près de 7 sur 10 ne connaissent pas la PrEP ; et seule la moitié des Franciliens pensent qu’il est possible de réaliser un dépistage dans un laboratoire de ville sans ordonnance, sans rendez-vous et sans avancer de frais. Dans ce contexte, l’association Paris sans sida, en partenariat avec la ville de Paris, le département de la Seine-Saint-Denis, et les CPAM de Paris et de Seine-Saint-Denis, a réalisé une campagne d’information pour le grand public. Elle se décline autour de 3 messages clés : le traitement permet aux personnes vivant avec le VIH de mener une vie normale et de ne plus transmettre le virus ; le dépistage est accessible partout pour tous ; la PrEP est un traitement préventif efficace. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé des objectifs pour 2030 : 95% des personnes qui vivent avec le VIH dépistées et diagnostiquées ; 95% des personnes diagnostiquées sous traitement ; et 95% des personnes sous traitement ayant une charge virale indétectable. En France, le deuxième et le troisième objectif sont déjà atteints. Pour parvenir au premier, le dépistage doit être renforcé. "On estime aujourd’hui qu’environ 24 000 personnes en France ignorent leur séropositivité", rappelle l’association. La prévention, notamment par la PrEP, a aussi un rôle majeur pour éviter de nouvelles contaminations. Quarante ans après la découverte du virus, l’épidémie a fait plus de 40 millions de morts dans le monde et 39 millions de personnes vivent actuellement avec le VIH (chiffres Onusida).
La sélection de la rédaction
Rémunération, attractivité, conditions d'exercice... la consultation à 30 euros va-t-elle changer la donne?